Moody face au darwinisme et à l’athéisme

Moody, homme d’onction et de prière plutôt que docteur, avait compris qu'il fallait se consacrer à rechercher la puissance du Saint-Esprit, sans négliger l’aide de l’instruction.
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Moody face au darwinisme et à l’athéisme

Quelques mots pour vous présenter un type de «réunion» très particulière présidée par le célèbre évangéliste et revivaliste américain Dwight L. Moody[1] (1837-1899) qui eut en face de lui des athées militants et convaincus.

Cela se passa lors d’une célèbre campagne d’évangélisation de Moody et Sankey. La soirée du lundi avait été prévue pour un message qui s’adressait aux matérialistes. Charles Bradlaugh[2], champion du scepti-cisme, qui se trouvait alors au sommet de sa gloire, avait ordonné à tous les membres des clubs qu’il avait fondés d’assister à la réunion. Ainsi, près de cinq mille hommes, résolus à dominer le culte, entrèrent et occupèrent tous les bancs.

 

Moody prêcha sur le texte suivant : Car leur rocher n’est pas comme notre Rocher, nos ennemis en sont juges (Deut. 32 : 31). Rapportant une série d’incidents pertinents et émouvants de ses expériences avec des personnes sur leur lit de mort, Moody laissa aux hommes le soin de décider par eux-mêmes qui avait une meilleure fondation sur laquelle baser sa foi et son espérance. A leur corps défendant, de nombreuses personnes avaient les larmes aux yeux. La grande masse des hommes, dont le visage portait la détermination et le défi qu’ils lançaient à Dieu, affronta l’attaque répétée aux points les plus vulnérables, c’est-à-dire le cœur et le foyer.

 

En conclusion, Moody dit : «Levons-nous pour chanter : Oh, venez, vous les affligés et pendant que nous chanterons, les portiers ouvriront toutes grandes les portes pour que ceux qui désirent sortir puissent le faire. Nous continuerons ensuite le culte comme d’habitude, pour ceux qui veulent accepter le Sauveur.» L’un de ceux qui avaient assisté à ce culte dit : «J’espérais que tous allaient sortir aussitôt, laissant la salle vide. Mais la grande masse des cinq mille hommes se leva, chanta puis se rassit; aucun d’eux ne quitta sa place

 

Moody dit alors : «Je désire expliquer quatre mots : recevez, croyez, ayez confiance et acceptez le Seigneur.» Un large sourire apparut sur cette mer de visages. Après avoir parlé quelques instants sur la parole reçue, Moody lança un appel : «Qui veut la recevoir? Il suffit de dire : “Je le veux.”»

 

Une cinquantaine de personnes qui se trouvaient debout le long des murs répondirent : «Je le veux», mais aucun de ceux qui étaient assis n’éleva la voix. Un homme s’exclama : «Je ne peux pas», et Moody lui répondit : «Tu parles bien et avec raison, ami. Tu as bien fait de t’exprimer ainsi. Ecoute et ensuite tu pourras dire : “Je peux.”» Moody expliqua alors le sens du mot «croire» et lança son deuxième appel : «Qui dira : “Je veux croire en lui”?» A nouveau, quelques-uns de ceux qui étaient debout répondirent; mais un chef de l’un des clubs s’écria : «Moi, je ne veux pas.» Alors Moody, submergé de douceur et de compassion, répondit d’une voix brisée : «Tous ceux qui sont ici ce soir doivent dire : “Je veux ou je ne veux pas.”»

Moody rappela alors à l’auditoire l’histoire du fils prodigue et dit : «La bataille porte sur le fait de vouloir et uniquement sur cela. C’est au moment où il dit : “Je me lèverai” que le fils prodigue gagna la bataille, parce que c’est alors qu’il prit l’ascendant sur sa propre volonté. C’est de cela que tout dépend aujourd’hui. Messieurs, vous avez au milieu de vous votre propre champion, l’ami qui a dit : “Moi, je ne veux pas.” Je désire que tous ceux qui croient que ce champion a raison se lèvent, suivent son exemple et disent : “Moi, je ne veux pas.”» Personne ne dit rien et il y eut un grand silence jusqu’à ce qu’enfin, Moody le brise pour dire : «Grâce à Dieu! Personne n’a dit : “Je ne veux pas.” Et maintenant, qui va dire : “Je veux”?» Alors, il semble que le Saint-Esprit fondit soudain sur ce grand auditoire d’ennemis de Jésus-Christ et que près de cinq cents hommes se levèrent, les joues ruisselantes de larmes en s’écriant : «Je veux! Je veux!» Ils crièrent jusqu’à ce que l’ambiance fût transformée.

 

La bataille était gagnée.

 

Le culte se termina sans plus attendre, afin que l’œuvre puisse commencer parmi ceux qui désiraient recevoir leur salut. En l’affaire de huit jours, près de deux mille personnes passèrent des rangs des ennemis dans ceux de l’armée du Seigneur, par la soumission de leur propre volonté. Les années qui suivirent apportèrent la preuve de la solidité de l’œuvre accomplie car les clubs ne s’en remirent jamais. Dieu, dans sa miséricorde et par sa puissance, les réduisit à néant par son Evangile.

 

En tout, cinq cent mille âmes précieuses gagnées au Christ, c’est là la récolte que Dieu fit par l’intermédiaire de son humble serviteur, Dwight Moody. R. A. Torrey, qui le connut intimement, le considérait avec raison comme le plus grand homme du XIXe siècle, c’est-à-dire l’homme dont Dieu s’était le plus servi pour gagner des âmes.[3]

 

N’aimerions-nous pas voir ces choses tout à nouveau?

 

Loin de moi la pensée, cependant, qu’il nous faille séparer science et foi, abandonner toute excellence académique ou même la recherche d’une argumentation scientifique de qualité.

 

Moody lui-même, qui était un homme d’onction et de prière, mais pas un docteur, avait compris l’importance de combattre l’évolutionnisme comme rempart de l’athéisme. Pour preuve, il encouragea Lady Hope à publier dans le journal baptiste Watchman Examiner de Boston (USA), son récit (en tant que témoin oculaire) de l’abandon par Darwin, sur son lit de mort, de la théorie de l’évolution et de la conversion de ce dernier au christianisme[4]. Lady Hope prit également la parole lors d’un rassemblement de jeunes hommes et femmes de l’établissement scolaire fondé par Moody à Northfield, Massachusetts (USA), et elle affirma avoir visité Darwin sur son lit de mort, alors qu’il lisait l’épître aux Hébreux. Elle raconta que Darwin avait confessé : «Comme je regrette d’avoir exprimé ma théorie de l’évolution comme je l’ai fait.» Il avait dit aussi, toujours selon elle, qu’il voulait qu’elle réunisse un comité de gens parce qu’il «voulait leur parler du Christ Jésus et de son salut, étant dans un état où il savourait avec enthousiasme l’anticipation céleste de son bonheur.»[5] (voir aussi notes 4 et 6)

 

Je suis bien conscient que le récit de Lady Hope est aujourd’hui très controversé, certains affirmant sans concession, comme d’ailleurs curieusement John Morris, président de l’ICR (Institut de Recherche sur la Création), qu’il ne s’agit que d’une légende urbaine. Mais une étude très sérieuse de Malcom Bowden, True science agrees with the Bible[6] (en anglais malheureusement) réexamine l’affaire sous une lumière nouvelle et me permet personnellement de conclure que ce récit est bien véridique, bien que l’auteur ne tranche pas et se contente d’exposer les arguments pour et contre.[7]

 

Un dernier mot, digne d’intérêt, venant d’Orlando Boyer, à propos du revivaliste américain du XIXe siècle, Charles Grandison Finney (1792-1875) :

 

«Certains prédicateurs se fient à l’instruction et ignorent l’œuvre du Saint-Esprit. D’autres, avec raison, refusent ce ministère infructueux [l’instruction] où la grâce de Dieu est absente; ils prient pour que le Saint-Esprit prenne la relève et ils se réjouissent des progrès accomplis par l’œuvre de Dieu. Mais d’autres encore, comme Finney, se consacrent à rechercher la puissance du Saint-Esprit, sans négliger l’aide de l’instruction, afin d’obtenir des résultats bien meilleurs[8]

 

Ce sera là la conclusion de mon présent E-mail : je vous laisse juste pressentir ce qui pourrait arriver dans nos pays sécularisés si l’intelligence intellectuelle était soumise à l’intelligence spirituelle et à un cœur profondément renouvelé et remué de passion pour la gloire de Dieu et le salut des âmes. En un mot, si intelligence et onction n’étaient plus séparées, mais réunies, l’intelligence serait soumise au Saint-Esprit. Et je citerai, comme mot final, admirable, notre frère Paul Ranc :

 

«Finalement, le “vrai” réveil, c’est aussi une réforme. Francis A. Schaeffer le disait en des termes sans équivoque : “L’Eglise de notre temps a besoin d’une réforme, d’un réveil et d’une révolution constructive. Certains voient une opposition entre les mots ‘réforme’ et ‘réveil’. C’est une erreur, car ils sont tous deux en étroit rapport avec le verbe ‘restaurer’. ‘Réforme’ décrit une restauration de la doctrine dans sa pureté, tandis que le ‘réveil’ se réfère à une restauration dans la vie du chrétien. ‘Réforme’ implique un retour aux enseignements de l’Ecriture; ‘réveil’ signifie le retour d’une vie à sa juste relation avec le Saint-Esprit. Les plus grands moments de l’histoire de l’Eglise se sont vérifiés quand les deux restaurations ont marché de pair; l’Eglise est revenue à la saine doctrine et, conjointement, les chrétiens ont fait, dans leur vie, l’expérience de la puissance du Saint-Esprit. Il ne peut y avoir de vrai réveil sans réforme, et une réforme sans réveil reste incomplète.”[9]

 

Ces paroles sont admirables et traduisent une réalité méconnue : le réveil que Dieu veut est aussi une réforme, c’est-à-dire un retour à la “saine doctrine”, autrement dit à la Parole de Dieu. La doctrine, c’est-à-dire l’enseignement systématique de la Parole de Dieu est le seul remède pour que l’Eglise, corps du Christ, retrouve sa place dans le monde.»[10]

 

 

Gérald

Source : Site internet Science & Foi

Date de parution sur www.apv.org : 29.03.10

 

[1] Dwight Moody était un remarquable homme de Dieu et évangéliste américain du XIXe siècle qui conduisit beaucoup d’âmes à l’Agneau de Dieu, à travers ses prédications enflammées.

[2] Charles Bradlaugh (1833-1891) était un athée militant très farouche et opposé à la foi chrétienne, parmi les plus célèbres du XIXe siècle, et un député du Comté de Northampton, en Angleterre. Il fonda la National Secular Society en 1866.

[3] Orlando Boyer, Les héros de la foi, chapitre «Dwight L. Moody, célèbre conquérant d’âmes (1837-1899)», pp 165-191, Editions VIDA.

[4] Simon Yates, The Lady Hope story. A widespread falsehood, 1993-1994. http://www.stephenjaygould.org/ctrl/ladyhope.html

[5] Darwin’s final recantation, Forerunner, December 2007. D’après une citation du journal Bombay Guardian, 25th March 1916, du Pr H. Enoch dans Evolution or creation (Union of Evangelical Students of India, P.O. Box 486, Madras 7, India, 1966), pp 165-167.

[6] Malcom Bowden, True science agrees with the Bible. Sovereign Publications, Kent, 1998, section 6.6, pp 259-276.

[7] La fille de Darwin, Henrietta qui avait été avec lui pendant ses derniers jours, affirma cependant que Lady Hope n’avait jamais rendu visite à son père durant sa période de maladie, qu’il ne l’avait probablement jamais vue à aucun moment, et qu’il n’avait jamais renoncé à ses vues scientifiques concernant l’évolution5 (Simon Yates, 19944). Cette version des faits est toutefois démentie par un certain nombre d’indices probants donnés par Malcom Bowden6, qui tentent à démontrer que Lady Hope a bien rendu visite à Darwin. Nous nous trouvons donc ici en présence de deux témoignages contradictoires et discordants, l’un venant d’Henrietta, la fille de Charles Darwin et défendu par des non-croyants anticréationnistes, et l’autre venant de Lady Hope, une chrétienne évangélique. Bien qu’il soit extrêmement ardu de trancher en faveur de l’un ou l’autre de ces témoignages, il nous semble toutefois, à partir des éléments historiques et d’analyse fournis par Malcom Bowden, que le témoignage de Lady Hope a tout l’air d’être authentique. Les raisons de notre préférence pour cette option sont les suivantes : (i) A l’époque de la mort de Darwin, le darwinisme avait gagné une forte influence en Angleterre marquée par un antichristianisme militant. Il semble raisonnable de penser qu’Henrietta ait pu être confrontée à la forte opposition de ses frères (principalement Francis) qui étaient des rationalistes et des libres penseurs déclarés6. Connaissant les mensonges, manipulations, hypocrisies, contre-vérités et ruses caractérisant les darwinistes jusqu’à aujourd’hui (Charles Lyell, Ernst Haeckel, Richard Dawkins, Ian Pilmer, Guillaume Lecointre, etc.), l’hypothèse d’une pression coercitive exercée sur Henrietta est tout à fait plausible. (ii) Lady Hope était une chrétienne évangélique. Nous n’avons pas de raisons de douter de son intégrité, d’autant plus que (iii) Dwight Moody lui-même, cet excellent homme de Dieu, l’a soutenue et encouragée à publier son témoignage. Si elle n’était pas une personne fiable, pieuse et de confiance, aurait-elle obtenu la caution de Moody? (iv) Enfin, l’un des auteurs qui a mis en doute l’authenticité du récit de Lady Hope, J. Moore (The Darwin legend, Hodder, 1995), d’après Malcom Bowden, manifeste un mépris prononcé pour les évangéliques et les fondamentalistes, ce qui nous autorise ainsi à nous demander si cela n’a pas «affecté son objectivité dans sa manière de traiter l’histoire rapportée par Lady Hope, chrétienne évangélique»6. Malcom Bowden cite Moore parlant de Moody et de Sankey comme d’«un duo talentueux comme leurs contemporains Gilbert et Sullivan»6 (p. 43). «Par conséquent, Moore déprécie ces célèbres évangélistes en les réduisant à de simples artistes.»6

[8] Orlando Boyer, Les héros de la foi, chapitre «Charles Grandison Finney, apôtre des réveils (1792-1875)», pp 91-106, Editions VIDA.

[9] Francis A. Schaeffer, La mort dans la cité, pp 8-9, La Maison de la Bible, Genève, 1974. Cité par Paul Ranc10.

[10] Paul Ranc, Je ne fais aucun cas de ma vie. Editions Contrastes, Saint-Légier (Suisse), 1991. Voir sur : http://sentinellenehemie.free.fr/publications.htm

Article écrit par Science et Foi – Gérald

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