Pas d’excuses valables
Les idées «charismatiques» courantes qui empêchent la croissance et la bénédiction.
En principe, tous les croyants sont d’accord avec l’idée de porter l’évangile «à toute la création». Cependant, lorsque vous grattez la surface de cette croyance, vous découvrez, profondément cachées, certaines excuses pour ne pas accomplir cette mission. Les tromperies religieuses ne sont jamais évidentes. Elles apparaissent sous la forme d’une vérité tordue qui rend la Parole de Dieu sans effet. Permettez-moi de vous énumérer certaines de ces excuses trompeuses.
1. «Nous devons réaliser l’unité dans le corps de Christ avant de pouvoir gagner des âmes avec succès.»
Ce n’est pas vrai! Avant que vous ne vous irritiez contre moi, laissez-moi vous dire rapidement que je crois que la recherche de l’unité est d’une extrême importance. Notre ennemi ne peut être plus heureux que lorsque les croyants se battent entre eux. Jésus a dit que l’unité aidera à convaincre le monde de l’authenticité de notre message (Jean 17 : 21). Cependant, l’enseignement de l’unité a suscité une attente irréaliste d’un état futur où le corps de Christ sera en parfaite unité ce qui déclenchera d’une quelconque manière un grand réveil. Les écrits bibliques contestent cela.
Dans Luc, chapitre 5, nous voyons que «…la puissance du Seigneur se manifestait par des guérisons…». Ceci se passait malgré de fortes divisions, car les érudits religieux de toute la Judée et la Galilée s’étaient rassemblés pour débattre avec Jésus. Lorsque Jésus a dit au paralytique que ses péchés étaient pardonnés, ils ont interrompu la réunion pour protester. Jésus ne s’est pas arrêté et n’a pas dit au paralytique : «Je suis désolé, mais il y a trop de divisions dans cette réunion. Cela bloque mon onction. Il nous faut prier afin que nous soyons unis avant que je puisse t’apporter la guérison.» Bien sûr que non! Cela aurait été ridicule.
Paul a enseigné plus que quiconque sur l’unité. Et pourtant il a été lui-même en désaccord avec Barnabas (Actes 15 : 36-41). Mais même après cette division, Paul s’en est bien sorti. Il a reçu l’appel pour l’Europe, expérimenté le réveil à Philippes, établi une église à Thessalonique en trois semaines, prêché à Athènes, établi l’église de Corinthe qui atteignit jusqu’à 150’000 membres, conduit le réveil à Ephèse qui fit croître l’église de 12 à plus de 100’000 membres, etc. Non, je ne ferme pas les yeux sur la division entre Paul et Barnabas. Mais j’affirme que malgré cette situation imparfaite entre deux frères, Dieu a pu bénir leurs efforts d’évangélisation. Dieu est très préoccupé par la propagation de l’évangile et s’Il attendait cet état de parfaite unité, la tâche ne serait jamais accomplie.
RESUME : Oui, nous devons rechercher l’unité avec zèle, mais ne faisons jamais de ce manque d’unité une excuse pour ne pas gagner des gens, les former et les envoyer.
2. «Mais nous devons être certains d’être guidés par le Saint-Esprit pour gagner des âmes.»
A nouveau, ceci est une grande vérité, car la Bible dit : «Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu.» (Romains 8 : 14). Mais encore une fois, les chrétiens ont tourné cela en une direction mystique et surnaturelle. Lorsque la direction attendue ne vient pas, nous sommes en quelque sorte dispensés de faire quoi que ce soit. Dans Actes, chapitre 16, nous voyons Paul qui se dirige vers l’Asie, et il nous est dit que le Saint-Esprit «l’en a empêché» (v. 6). Il est évident qu’il n’avait pas reçu la direction spéciale d’aller en Asie, sinon il n’aurait jamais essayé de faire ce voyage. Dans le verset suivant (v. 7), Paul tente d’aller en Mysie et en Bithynie. De nouveau, le Saint-Esprit ne le lui permet pas. Puis, il se met en route pour Troas (v. 8). Ceci nous montre la manière de faire de Paul. Il avait reçu l’ordre d’aller prêcher l’évangile sans directives spécifiques. Il a simplement obéi au Grand Mandat de la Parole de Dieu, comme tout chrétien devrait le faire. Et c’est alors qu’il obéissait que le Saint-Esprit l’a arrêté et redirigé.
Voici le principe : Les directives du Saint-Esprit sont destinées à ceux qui marchent dans l’obéissance à la Parole de Dieu et non à ceux qui sont dans une désobéissance passive.
Certains ont utilisé comme exemple l’histoire de la vision de Simon Pierre lorsqu’il était sur le toit pour démontrer comment nous devrions être guidés par l’Esprit et attendre avant d’accomplir le Grand Mandat. Le contexte de l’histoire projette une lumière bien différente sur ce qui s’est passé. Premièrement, nous apprenons que Pierre passait dans toutes les villes d’Israël (Actes 9 : 32). De toute évidence, il était très occupé à accomplir le Grand Mandat. La Bible dit que le matin du jour où il reçut la vision, il avait déjà fait une partie de son voyage vers Joppé et s’était arrêté en route pour prier. Vous voyez combien Simon Pierre était occupé? Pour pouvoir recevoir une vision à la neuvième heure, après avoir passé un temps considérable à prier et à voyager, il a dû se lever très tôt. Il est évident que ce genre de direction n’a pas été donné à quelqu’un qui attendait passivement à la maison d’être guidé par l’Esprit, mais à quelqu’un qui cherchait à accomplir de manière active le Grand Mandat. N’est-ce pas étrange comme les gens deviennent si «spirituels» et ont besoin d’une directive de l’Esprit lorsqu’il s’agit de ce Grand Mandat? Alors que j’enseignais sur le fait d’aller de maison en maison pour parler de Jésus, certains ont prétendu qu’ils devaient prier à ce sujet avant de pouvoir se lancer. Cette suggestion est souvent accompagnée de termes spirituels tels que : «Je dois vraiment le recevoir dans mon esprit. Je ne peux pas le faire simplement parce qu’on nous l’enseigne. J’ai besoin de savoir que c’est vraiment la volonté de Dieu pour moi.» J’aimerais que les pasteurs qui tiennent ce discours soient aussi «spirituels» en toutes choses. Peut-être devrions-nous dire à nos assemblées de prier pour savoir s’il faut avoir des cultes, donner la dîme, prier, étudier la Parole, etc. Pourquoi devenir si «spirituel» lorsqu’il s’agit du Grand Mandat? Serait-ce parce qu’il y a un grand ennemi qui est particulièrement anxieux de neutraliser nos efforts pour accomplir ce Grand Mandat?
RESUME : Rechercher des directives individuelles du Saint-Esprit pour une chose sur laquelle la Parole de Dieu est claire équivaut à ouvrir une porte à des esprits trompeurs. Lorsque la Parole de Dieu donne une direction claire, notre réponse doit être l’obéissance.
3. «Nous gagnerons des âmes au travers de la louange et l’adoration.»
Des années en arrière, à Edmonton en Alberta, un pasteur m’a dit que Dieu lui avait montré que la grande moisson des âmes viendrait par la louange et l’adoration. En d’autres termes, mes efforts pour motiver la congrégation à aimer et prendre soin de leurs voisins étaient mis au second plan. Au moment où la louange et l’adoration se trouveront en une unité parfaite et atteindront des niveaux toujours plus hauts, ceci attirera les pécheurs. D’habitude, cette théorie est accompagnée de l’histoire d’une personne qui a été sauvée durant une réunion de louange et d’adoration. Il y a toujours un cas parmi dix millions. Le moment de louange et d’adoration est merveilleux. C’est si important. Cependant, le manque de perfection dans ce domaine ne doit pas être une excuse pour attendre une meilleure opportunité d’accomplir le Grand Mandat. La louange est un sacrifice (Hébreux 13 : 15), mais Dieu dit : « …l’obéissance vaut mieux que les sacrifices.» (I Samuel 15 : 22).
Certains adorent l’action de louer et adorer. Même les pentecôtistes du début du 20ème siècle ne pourraient pas s’identifier à notre manière contemporaine de louer et adorer : lever les mains, se balancer sur la musique, etc. Suis-je en train de critiquer notre manière de louer et adorer? Non! C’est merveilleux d’exprimer à Jésus notre amour par des cris, des larmes, des mains levées, en frappant des mains, etc. Je le fais et j’exhorte les autres à y participer. Mais je lance un avertissement afin que nous n’adorions pas la louange et l’adoration.
Ne faites pas de cette bénédiction qu’est l’adoration de Dieu une excuse pour ne pas gagner des âmes. L’un des plus grands gagneurs d’âmes des derniers siècles était Charles Finney. 85% des personnes qui se sont converties durant ses réunions étaient encore engagées cinq ans plus tard. Cependant, une personne comme Charles Finney aurait trouvé difficile de s’identifier à notre style de louange et d’adoration. Je suppose qu’il aurait pu en apprendre sur la louange et l’adoration, mais d’un autre côté, nous pouvons apprendre quelque chose de lui sur l’évangélisation. Son manque de connaissance au sujet de la louange et de l’adoration telles que nous les vivons aujourd’hui ne l’a d’aucune manière empêché de gagner des âmes.
RESUME : Ne transformez pas la révélation de la louange et l’adoration en une excuse pour désobéir au Grand Mandat.
4. «Nous devons éliminer les maux sociaux avant que Dieu ne puisse agir dans notre pays.»
Faux! Permettez-moi de dire premièrement de manière non-équivoque que nous devons nous repentir de ces maux tels que le viol, l’antisémitisme, la discrimination raciale, etc. Ces péchés sont aussi graves que le meurtre; ils doivent être dévoilés et confessés. Certains ont toutefois déclaré que s’il n’y a pas de repentance au niveau national pour ces péchés, Dieu ne pourra pas agir. Erroné!
N’oubliez pas que deux grands réveils se sont déclenchés alors que les femmes n’avaient pas le droit de vote. Le réveil n’a en aucune manière justifié le mauvais traitement des femmes, mais Dieu désire tellement que le salut atteigne le monde que rien ne peut être une excuse pour ne pas accomplir le Grand Mandat. Un des éléments de tête est l’antisémitisme. Certains prétendent que nous ne pourrons pas voir l’action de Dieu à moins que les Etats-Unis et le Canada ne se repentent de leur antisémitisme passé. C’est faux! Les trois premiers siècles de notre ère font partie des périodes les plus antisémites de l’histoire. Les Romains étaient tellement antisémites qu’ils ont détruit le temple de Jérusalem en l’an 70. En 132, l’empereur romain Adrien tua un demi-million de Juifs. Ce fut un crime horrible et diabolique inspiré par le diable.
Et pourtant, au milieu de ces liens sataniques atroces, l’évangile a progressé de telle manière qu’on estime qu’au troisième siècle, la moitié de la population de l’empire romain était devenue chrétienne.
Si nous voulons enseigner qu’un gouvernement antisémite stoppe l’œuvre de l’église, nous devons alors demander à nos frères et sœurs des pays comme la Libye, l’Egypte, la Syrie, l’Iran et l’Iraq d’arrêter tous leurs efforts pour l’évangile, car, après tout, leurs gouvernements sont antisémites.
De plus, si la discrimination raciale pouvait stopper l’action de Dieu, Jésus n’aurait pas pu agir parmi les Samaritains, car ceux-ci étaient pleins de préjugés vis-à-vis des Juifs. Il n’aurait pas non plus pu agir parmi les Juifs car ils étaient pleins de préjugés vis-à-vis des Samaritains, à tel point qu’ils jugeaient équivalent le fait d’être Samaritain et le fait d’être possédé d’un démon (Jean 8 : 44). Tous les péchés qui ont été mentionnés tels que l’antisémitisme, la discrimination raciale, les abus à l’égard des femmes, etc., sont horribles; ils doivent être dévoilés et abandonnés. Mais cependant, nous ne devons pas donner l’idée aux gens que Dieu ne peut pas bénir nos efforts tant que ces choses ne sont pas réglées. Dieu bénit toute personne qui, par obéissance, gagne des âmes et en fait des disciples. Lorsque le cœur d’un individu est rempli de l’amour de Dieu, le racisme, l’antisémitisme et les abus disparaissent.
RESUME : Le repentir par la société de ses méchancetés n’est pas un pré-requis pour gagner des âmes. Au contraire, le renoncement aux mauvaises actions viendra si l’église accomplit le Grand Mandat. Le réveil en Angleterre du temps de Wesley en est un exemple. Il se produisit pendant le temps diabolique de la traite des esclaves. Le résultat de ce réveil fut l’émergence d’un climat spirituel tel que l’Angleterre fut prête à abolir l’esclavage inhumain.
5. «Mais je ne suis pas appelé.»
Si quelqu’un avait pu s’exclure de l’accomplissement du Grand Mandat, cela aurait été l’apôtre Paul. Après tout, il était un théologien appelé à écrire des livres. Personne n’avait comme Paul les révélations du mystère de l’évangile. Pourtant, il dit : «Malheur à moi si je ne prêche pas l’évangile». L’appel de Paul était de porter le nom de Jésus devant «les Gentils, les rois et les enfants d’Israël.» (Actes 9 : 15). Dans II Corinthiens 5 : 11, nous lisons l’exhortation de Paul qui nous dit comment la crainte de l’Eternel l’a poussé à continuer à accomplir le Grand Mandat. Il fait des déclarations telles que «Nous sommes ambassadeurs de Christ», «Qui nous a donné le ministère de la réconciliation» et «Nous vous en supplions, soyez réconciliés avec Dieu».
A plusieurs reprises, il parle de «nous». Pas un «nous qui sommes appelés» ou «nous qui avons une onction spéciale pour cela», mais un «nous» tout simple. Qui est ce «nous»? C’est nous tous.
RESUME : Nous sommes appelés.
- Comment se fait-il que ce simple sujet du Grand Mandat subisse un tel bombardement?
- Pourquoi tant de bons enseignements sont-ils tordus et deviennent une excuse pour ne pas accomplir le Grand Mandat?
- Pourquoi y a-t-il tant de choses qui semblent exciter les croyants, depuis la poussière d’or jusqu’à nos chanteurs et prédicateurs favoris?
- Pourquoi sommes-nous si facilement détournés du Grand Mandat?
Il n’y a qu’une seule réponse raisonnable. Notre ennemi travaille à plein temps pour nous empêcher de faire LA chose que Jésus nous a demandée de faire. C’est Jésus qui a dit : «Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.» (Matthieu 28 : 18-20).
Source : Dominion Winter 2002
http://www.peteryoungren.org
Traduction : Noëlle Mayor