Seulement de la marijuana?
D’après la vie de Walter Bachmann
Un regard vers le lac de Thoune fait remonter en moi quelques souvenirs. Il y a déjà plus de trente ans… Nous faisions de la barque sur ce lac déchaîné, avec deux collègues. Nous étions tous passablement défoncés à la marijuana. Nous ne percevions plus à quel point la situation pouvait devenir dangereuse. Nous étions probablement les seuls sur le lac. Je me souviens de passants qui nous avertirent sérieusement du danger, ce qui nous agaça[1].
A cette époque (1973 à 1978), j’étais toujours moins conscient de mon environnement, étant donné que presque tout mon quotidien tournait autour de cela : comment calmer mon besoin de drogue – de marijuana? Fumer du hasch n’était pas une activité secondaire pour moi. Cela déterminait tout le déroulement de ma journée. Tout comme le café, le joint faisait aussi partie du «p’tit-déj’». Au cours de la journée, je continuais à consommer régulièrement, que ce soit au travail ou à la maison : je n’étais «jamais net». En réalité, je ne pouvais plus vivre sans haschich; ma pipe, et même mon gâteau des neuf heures, devait toujours contenir du hasch…
Aujourd’hui, on se demande s’il faut légaliser cette drogue. Je ne peux que donner ma perception à ce sujet. Toutefois, je prétends aujourd’hui que cette période de consommation de haschich a énormément nui à mon développement. J’avais à cette époque entre 15 et 20 ans. Avec une consommation croissante, je sombrais toujours plus profondément dans un univers d’illusions et d’apathie. D’une certaine manière, je vivais dans un autre monde, je devenais étranger à la réalité, flegmatique, morose, et, quand je n’étais pas sous l’influence de la drogue, agressif et imprévisible.
Rapidement, je réalisai que je n’arrivais plus à être moi-même. Je me sentais poussé par des puissances invisibles, et en même temps, je ne voyais pas d’autre solution que de simplement continuer et prendre plus de marijuana. Les troubles de la personnalité et du comportement qui se sont installés à ce moment dans ma vie ont coûté plus tard, pendant des années, beaucoup d’encadrement et de prière.
Si nous soutenons la consommation des soi-disant «drogues douces», nous soutenons la lente et systématique destruction de l’être humain. Nous soutenons la dégradation physique et psychique de la personnalité et finalement sa mort spirituelle.
Walter Bachmann
Source : Journal du MCS (Messianisch Christliches Center St-Gallen) Hope news – 04.08
Titre original : Nur Marihuana?
Traduction française : APV
Date de parution sur www.apv.org : 20.04.09
Sources Internet :
[1] Note des éditeurs de l’article en français : La suite de ce récit est publiée dans un autre article, mais nous choisissons de n’en publier que la première partie, qui a directement trait à la légalisation des drogues dites «douces».