L’école de la montagne
1. Introduction
Pour les deux fois où le Seigneur a choisi spécifiquement un environnement naturel pour enseigner – la montagne et la mer – ses enseignements furent basiques et révolutionnaires. Pendant un instant, nous allons nous pencher sur ce que l’on appelle communément «le sermon sur la montagne», mais renommé «L’école de la montagne».
Les passages bibliques impliqués seront Mat. 5-7 dont nous ne lirons ensemble que la partie finale à Mat. 7 : 24-27.
2. Lecture
Lecture biblique : Mat. 7 : 24-27
3. Des bases
Ces trois chapitres de Matthieu traitent des domaines fondamentaux existentiels de l’homme. Mais avant de les esquisser rapidement, considérons la conclusion de notre Seigneur, à la fin de son séminaire sur la montagne :
- Les paroles du Seigneur doivent impérativement être entendues («akouo») ( 24, 26).
- Celui qui les entend et les met en pratique («poieo») est désigné comme prudent et réfléchi («phronimon») (24), tandis que celui qui a entendu mais qui n’applique pas est considéré comme insensé et irréfléchi («moron»).
- Les conséquences d’une approche réfléchie et basée sur les Paroles de Dieu, sont un édifice de vie stable et résistant aux attaques des jours mauvais. Celui qui travaille de cette façon construit à longue échéance. Il est solidement établi et ne craint pas les oppositions et attaques diverses. Par contre, l’homme irréfléchi, ignorant la Parole du Seigneur, verra le résultat de son travail tomber en ruine et lui-même subir une grande défaite.
- Les Paroles de notre Seigneur sont contenues en prime, dans les Ecritures, désignées par à «nomos» = loi, puisque le Seigneur repousse ceux qui ont fait des signes, des prodiges et des miracles, mais dont la vie était «anomia» (= sans loi; transgression de la loi) ( 23). à Il est évident que la loi doit être accomplie dans la dimension de la grâce. Ce sont les Paroles de notre Seigneur qui seront les juges, au dernier jour (Jean 12 : 44-50).
La Parole de Dieu (logos, rhema,) est à l’origine de la création de notre monde à Jean 1. C’est aussi cette Parole qui soutient et continue de faire fonctionner toutes choses dans ce monde (Héb. 1 : 3).
- C’est une tragédie que le monde chrétien choisisse d’ignorer de plus en plus cette Parole, au profit des émotions, des opinions, des sentiments, des expériences personnelles, des modes et des vagues.
- En plus, depuis des années, les croyants n’aiment plus «faire de la saine cuisine» eux-mêmes, mais ils se tournent vers «les mets préfabriqués» tels qu’on en trouve dans les avions, les trains et les «fast food». Ceci est une tendance non seulement dans le domaine de l’alimentation physique mais également spirituelle. Une bonne étude biblique, bien épluchée et travaillée par un groupe n’est plus de mise. On est prêt à consacrer des heures à une pseudo louange, tandis que 5 min. d’études bibliques sont ressenties comme lourdes, à moins qu’elles ne soient données par un spécialiste d’outre-atlantique ou par un «canon» international, qui, de toute manière, n’a pas intérêt à faire trop long, ni à aller trop dans les profondeurs ou de remettre quelqu’un en question. Pour terminer le processus, il faut des arroseurs qui répandent «l’onction» car la capacité de venir boire, personnellement auprès de notre Seigneur, dans le secret de sa chambre, s’est perdue. Ceci est une orientation prédite par la Parole (II Tim. 4 : 3, 4).
- Revenons à la saine doctrine car ceci est le vrai réveil que le Seigneur voudrait nous donner!
4. Domaines et matière
Les trois chapitres de Matthieu 5, 6 et 7 peuvent être sous divisés en 7 domaines essentiels pour notre vie :
- L’homme et son fonctionnement
- Les relations homme – Dieu
- Les relations interhumaines – le social
- L’homme dans son environnement
- La gestion des ressources
- Objectifs – temporels et spirituels
- Les bases – les Saintes Ecritures
1. L’homme et son fonctionnement
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- Le secret du bonheur – Description de ce qu’il faut être et faire pour devenir très heureux (5 : 3-12).
- Ethique morale – Il y a des limites intérieures qu’il ne faut pas franchir, au risque de s’autodétruire. La cohabitation entre les hommes et les femmes est régulée par le mariage qui apporte stabilité et sécurité (5 : 27-32).
- Ethique de communication – Le moyen de communication le plus simple et le plus naturel est le langage parlé. Chaque parole prononcée doit correspondre à une base éthique d’honnêteté et de précision, sinon elle est utilisée par le monde diabolique (5 : 33-37).
2. Les relations entre l’homme et son Dieu
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- Cadre légal divin – Jésus détermine clairement la continuation de la validité des Saintes Ecritures, tant sur le plan des lois de Dieu que des énoncés prophétiques. L’entrée dans le Royaume de Dieu est déterminée par rapport à notre respect de ce cadre (5 : 17-20).
- Pratiques et exercices spirituels – La communication privilégiée entre l’homme et son Dieu est la prière. Celle-ci doit être véridique, honnête, personnelle, simple mais précise, avec une vision du Royaume de Dieu. Elle peut être soulignée par l’abstention d’aliments, mais ne concerne aucunement l’entourage de celui qui jeûne (6 : 5-13 / 16-18).
- Le pardon libérateur – Le pardon, signifiant abandon de toute revendication morale et spirituelle à l’égard de quelqu’un d’autre, est fondamental pour qu’il fonctionne également dans le sens vertical, avec notre Dieu. Le refus du pardon humain déclenche le blocage du pardon divin (6 : 14-15).
- Le Père et son enfant – Dieu déclare sa disponibilité d’entrer en matière avec tous ceux qui demandent, selon les principes qui régissent la relation entre un père et ses enfants. Il s’engage à répondre aux sollicitations et demandes (7 : 7-11).
- Barème spirituel – Pour prendre le chemin de la vie éternelle, il faut accepter des normes sévères et étroites. Un christianisme large et convenant pour tous mène à la perdition. Peu sont les candidats qui trouvent, tant le portillon que le sentier (7 : 13, 14).
3. Les relations entre les humains – le social
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- Relations entre humains – Les relations sociales, familiales et fraternelles, ne doivent d’aucune manière déboucher sur des propos virulents, agressifs, blessants et dévalorisants. Lors de ce genre de débordements, une réconciliation rapide est exigée, au risque de subir de graves conséquences (5 : 21-26).
- Régulations conflictuelles – Le Seigneur nous donne des règles et méthodes de comportements en cas de conflit personnel – il ne s’agit pas d’une situation communautaire ou globale. Ainsi, dans une confrontation individuelle, il désire que le croyant cède devant les exigences et agressions méchantes. En face d’un conflit avec une partie adverse (ennemi), l’exercice de l’amour est ordonné, malgré la haine et la persécution. Ce genre de comportement est désigné comme «la perfection divine» à rechercher (5 : 38-48).
- Evaluation sociale – Dans une relation fraternelle (et non globale et communautaire), ordre est donné de ne pas regarder aux erreurs d’un frère et de ne pas lui imposer «notre thérapie», sachant pertinemment que l’inverse pourrait aussi être exigé. Ainsi, dans les relations fraternelles, une grande marge de tolérance est de mise (7 : 1-5).
- Ethique des relations – Ne demandons jamais aux autres ce qui nous serait impossible d’assumer et ne soyons jamais plus sévère avec nos semblables qu’avec nous-mêmes. C’est dans cette compréhension-là qu’il faut appliquer la loi et les prophètes (7 : 12).
4. L’homme dans son environnement
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- Responsabilité chrétienne – Le croyant est appelé à donner de la saveur et du profil à son environnement social et spirituel, contrairement à la fadeur générale actuelle. Il est destiné à éclairer les endroits situés dans les ténèbres et à y apporter lumière et clarté (5 : 13-16).
- Evaluation spirituelle – Pour tous ceux qui manifestent le surnaturel, la source de leur énergie doit être identifiée. Ainsi, ce qui est divin n’est d’aucune manière agressif, destructeur, envahisseur et mauvais à la consommation. Lorsqu’une origine ennemie est décelée, il faut s’y opposer et s’en distancer (7 : 15-20).
5. La gestion des ressources
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- Disposition de libéralité – La libéralité doit être une conviction intérieure émanant d’un cœur affranchi des biens matériels. L’entraide ne peut sous aucune forme être utilisée pour en retirer des contre-prestations (6 : 1-4).
- La source de nos ressources – Toutes les ressources matérielles, pour couvrir nos besoins existentiels, sont issues du Père céleste. Il est la source de tous les biens et il les distribue selon son bon vouloir. La gestion de ces ressources ne devra pas nous préoccuper pour plus d’une journée à la fois (6 : 25-34).
- Dimensions spirituelles et profanes – Les ressources spirituelles ne doivent pas être bradées et remises entre les mains de personnes incapables de gérer et apprécier ces richesses. Ainsi, il est inapproprié d’introduire des personnes n’ayant pas fait un cheminement profond avec le Seigneur dans des révélations sérieuses, reçues d’en haut (7: 6).
6. Objectifs – temporels et spirituels
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- Objectifs économiques / spirituels – Ordre est donné de ne pas mettre notre argent, ni sous le matelas, ni dans un bas ni à la banque. Par contre, il doit être amassé et investi dans les choses qui concernent le ciel, à l’abri de tout vol. En faisant cela, on servira Dieu et on reniera un faux dieu nommé «mammon» (6 : 19-21, 24).
- Vision saine – Garder une bonne vision pour vivre de façon éclairée et non dans les ténèbres et la confusion. Il faut veiller au bon état de nos yeux «spirituels et naturels» (6 : 22, 23).
- Luire vers l’extérieur – La lumière intérieure doit luire vers l’extérieur comme une lampe dans les ténèbres, pour promouvoir le Royaume et la Justice de Dieu (5 : 16 / 6 : 33).
7. Les bases – les Saintes Ecritures
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- Reconnaissance divine – Les conditions pour être reconnus par Dieu ne sont pas un ministère prophétique, ni d’exorciste ou faiseur de miracles, mais de respecter et d’appliquer la Parole de Dieu (7 : 21-23).
- Les bases – Dieu veut que nous écoutions, entendions et mettions en pratique Ses Paroles. Ce sera la sécurité et la réussite présentes, ainsi qu’un futur viable (7 : 24-29).
5. Effets de la Parole
Tous les domaines de notre vie sont visés par notre Dieu. Il veut dire son mot pour tout et dans tout, afin de nous enseigner, corriger, transformer et changer.
II Tim. 3 : 16, 17.
Remarque de JPT : Il y a beaucoup plus de passages bibliques sur la sanctification et la marche avec le Seigneur que sur l’évangélisation.
6. Conclusion
Si nous nous plaçons maintenant honnêtement devant le Seigneur et nous lui demandons de nous ouvrir nos yeux intérieurs sur sa Parole, nous allons être autant bénis que si un grand serviteur venait nous imposer les mains.
Jean-Pierre Trachsel
13-16.05.05