Le message d’«hyper-grâce» crée une culture de non-loi

Aujourd’hui, l’homme tente d’effacer le péché en supprimant la loi, puis en appelant cela de la «grâce». Le message déséquilibré de la grâce déformée est en train de créer une culture de non-loi à l’intérieur du corps de Christ.
Projet de Dieu_Hyper-grace culture de non-loi

Table des matières

Le message d’«hyper-grâce» crée une culture de non-loi

Je venais de finir de prier devant l’estrade, le dernier soir d’un réveil pro­longé. Un jeune homme qui étudiait pour entrer dans le ministère m’appro­cha, des larmes dans les yeux. Alors que je mettais ma main sur son épaule, il me dit : «Je dois m’excuser auprès de vous. Je vous ai jugé trop vite. Chaque fois que j’entends quelqu’un prêcher ce qui sonne à mes oreilles comme la “loi, cela me met en colère et j’écarte instantanément [la personne et ses propos]. Je réalise maintenant que j’avais tort et que j’ai laissé passer ce que Dieu aurait pu faire en moi cette semaine.» Mon cœur fut envahi de compas­sion pour lui, tandis que je repassais toute la semaine dans ma pensée, cherchant à quelle offense il faisait allusion. Je pris quelques minutes supplémentaires pour l’aider et prier avec lui, là, devant l’estrade, et les jours suivants, je repensai à notre conversation.

 

Pour être clair, je suis un prédicateur de l’Evangile, non de la loi. En tant qu’évangéliste, je n’ai pas d’autre message que celui de Christ, et Christ crucifié. C’est un message non seulement de grâce, mais aussi d’amour, de pardon, de salut, de rédemption, de foi, de liberté et de puissance!

 

Ceci dit, j’ai remarqué que chaque fois que je fais référence à la loi, au péché, à la conviction de péché et à la repentance en même temps qu’à la grâce, je sens des barrières se dresser dans l’at­mos­phère. A ce moment-là, il devient souvent nécessaire de s’arrêter et de définir ces termes, tant ils ont été déformés par la théologie toxique qui a été enseignée ces dernières années.

 

Se focaliser uniquement sur la grâce de Dieu sans prêcher la loi divine, la justice et le jugement de Dieu est déséquilibré. Rappelez-vous qu’en Jean 3 : 16 il ne nous est pas seulement dit que Dieu nous a aimés et qu’il a donné son Fils pour nous; il nous est aussi annoncé que nous périrons, à moins que nous ne croyions en Jésus.

 

Il me semble que nous avons créé une culture dans laquelle la loi de Dieu a non seulement été physiquement retirée des palais de justice de toute la nation [les USA], mais encore spirituel­lement éliminée des églises. Quelle honte!

 

David écrivait : Je suis un étranger sur la terre : Ne me cache pas tes commandements! Mon âme est brisée par le désir qui toujours la porte vers tes lois (Ps. 119 : 19-20). Aujourd’hui, si vous prenez plaisir dans la loi de Dieu, vous êtes certainement regardé comme un étranger sur la terre. Des messages sans loi, déguisés en messages de grâce, abondent dans le corps de Christ, en ces derniers jours, au point que toute étude de la loi de Dieu est immédiate­ment jugée démodée, légaliste et anti-grâce.

 

Alors que le message de la grâce est devenu le message en vogue dans la culture de l’Eglise d’aujourd’hui, sommes-nous devenus déséquilibrés? La loi a-t-elle une place dans notre prédica­tion, aux côtés de la grâce? Est-il possible de prendre à nouveau plaisir dans la loi de Dieu? Permet­tez-moi de poser quelques-unes de ces questions importantes. Puisse le Saint-Esprit parler et apporter la lumière de la vérité.

 

La loi de Dieu est-elle encore appropriée pour aujourd’hui?

Oui! La loi n’était pas une série de règles hasardeuses que Dieu avait inventées pour restreindre son peuple alors qu’il était rassemblé au pied de la montagne. C’était une expression de sa nature divine. Sa façon de montrer aux anciens esclaves à quoi ressemblait une vie de justice. Ces règles n’étaient pas données pour restreindre la liberté de son peuple, mais pour les libérer en elles! Comme Jacques le déclare : Mais celui qui aura plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui aura persévéré, n’étant pas un auditeur oublieux, mais se mettant à l’œuvre, celui-là sera heureux dans son activité. Jacq. 1 : 25

 

Je me demande laquelle des lois de Dieu n’est plus appropriée aujourd’hui, au XXIe siècle, avec notre «nouvelle façon de penser»? Si nous sommes sous la grâce, pourquoi tenir les gens responsables de nous mentir? Pourquoi ne pas inviter notre voisin à coucher avec notre épouse? Pourquoi poursuivre un meurtrier en justice? Pourquoi payer une marchandise au supermarché alors que nous pourrions simplement la prendre?

 

Jésus a dit : Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir (Mat. 5 : 17). Jésus révéla ensuite à quoi cette loi – accomplie en lui-même et en nous – ressemblait.

 

Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens : Tu ne tueras point; celui qui tuera mérite d’être puni par les juges. Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d’être puni par les juges; (…) Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras point d’adultère. Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. Mat. 5 : 21, 22a, 27, 28

 

Où se situe le plus haut standard? Du temps de Moïse, quand l’adultère était commis physiquement, ou du temps de Jésus, quand l’adultère était commis dans le cœur? Jésus a pu enseigner la loi de cette façon parce que du temps de Moïse la loi était externe à l’homme, écrite sur de la pierre, alors que sous la grâce, la loi est interne à l’homme, écrite dans son cœur (selon Rom. 2 : 15, Héb. 10 : 16 et II Cor. 3 : 3). Sous la loi, il était dit à l’homme ce qu’il devait faire pour vivre selon la justice, mais sous la grâce, l’homme a été rendu capable d’être véritablement juste.

 

Est-il possible de prendre plaisir dans la loi de Dieu et d’être encore sous la grâce?

David a dit : (…) Heureux l’homme qui craint l’Eternel, qui trouve un grand plaisir à ses comman­dements (Ps. 112 : 1b). Je suis un homme qui se tient dans la crainte de l’amour et de la grâce de Dieu. Je prends aussi grand plaisir dans toute sa Parole, y compris la loi. J’ai découvert que la grâce ne rend pas la loi inappropriée, mais qu’elle la rend en fait même plus pertinente pour moi.

 

Sous la loi, le précepte était fourni à l’homme, c’est-à-dire la règle divine qui enseignait le compor­tement pieux. Chaque précepte de Dieu est basé sur un principe, c’est-à-dire sur le motif divin derrière la règle. Sous la grâce, nous en venons à pleinement comprendre les principes qui ont conduit au précepte. Paul avait raison lorsqu’il disait : Ainsi la loi a été comme un pédagogue (…) Gal. 3 : 24a

 

Les pharisiens trouvaient de la satisfaction dans leur stricte obser­vation de la totalité des six cent treize préceptes. En apparence, ils avaient l’air incroyablement religieux. Mais Jésus a dit qu’ils étaient des sépulcres blanchis, (…) pleins d’ossements de morts [selon Mat. 23 : 27]. Ils connaissaient les préceptes mais ne pouvaient pas en saisir les principes. Jésus était l’image parfaite, non seulement des préceptes, mais également des principes. Il enseignait que toute la loi est basée sur l’amour. L’amour pour Dieu et l’amour pour les autres. Sans amour, vous ne comprendriez jamais la loi, et à fortiori vous ne la respecteriez pas (selon Mat. 22 : 39 / Gal. 5 : 14).

 

Les pharisiens avaient critiqué Jésus d’avoir guéri un homme lors du sabbat. Pour eux, c’était du travail, ce qui déshonorait le précepte. Selon leur compréhension de la loi, ils aimaient mieux laisser un homme malade, boiteux ou mort que de le voir guéri lors d’une fête religieuse. Comme c’est absurde! C’est exactement ce qu’est la religion : absurde! Jésus leur dit qu’ils n’avaient pas compris le principe(…) Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat, Marc 2 : 27

 

Quand nous voyons les principes qui sont derrière les préceptes, nous commençons à voir la vérité de Dieu, qui conduit à la sagesse. Ces vérités peuvent alors être appli­quées à chaque aspect de la vie. La sagesse de Dieu produit toujours les plus grandes bénédictions. Plus je comprends et fais usage de la vérité de Dieu, plus je suis béni.

 

Ainsi, [je peux dire] comme David : Combien j’aime ta loi! Elle est tout le jour l’objet de ma médita­tion. Tes commandements me rendent plus sage que mes ennemis, (…) Ps. 119 : 97-98a

 

La loi devrait-elle encore être prêchée aujourd’hui?

Paul a dit : Mais je n’ai connu le péché que par la loi. Rom. 7 : 7d

 

La loi a un objectif. Elle révèle en même temps la nature parfaite de Dieu et notre nature imparfaite. La loi est une image qui montre la perfection de Dieu, tout comme elle est un miroir qui reflète notre imper­fection. C’est tout autant une œuvre de grâce que de montrer son péché au pécheur que de lui montrer le chemin pour sortir de son péché.

 

Aujourd’hui, le prédicateur sans loi dit : «Ne prêchez pas la loi, seulement la grâce! C’est la bonté de Dieu qui les conduira à la repentance.» Mon ami, la grâce ne tait pas la vérité! Jésus est venu en grâce et a prêché la vérité. De même, si je vous aime véritablement, je dois mettre le doigt sur le problème, puis vous donner la solution.

 

La loi n’est pas mauvaise : La loi donc est sainte, et le commandement est saint, juste et bon (Rom 7 : 12). Ah, si seulement les prédicateurs réalisaient à nouveau que la loi de Dieu est bonne! Ah, si seulement les ministres ne retenaient plus la vérité par peur des hommes, mais que remplis d’un feu brûlant, ils commençaient à proclamer la vérité avec la crainte de Dieu!

 

Le problème, ce n’est pas la loi mais le péché! Aujourd’hui, l’homme tente d’effacer le péché en supprimant la loi, puis en appelant cela de la «grâce». Cependant, Jésus a dit : Il est plus facile que le ciel et la terre passent, qu’il ne l’est qu’un seul trait de lettre de la loi vienne à tomber (Luc 16 : 17). La loi désigne le péché, (…) afin qu’il se manifestât comme péché (…) Rom. 7 : 13c

 

Une fois le problème pleinement identifié, alors et seulement alors, l’homme s’écriera : Misérable que je suis! (…) (Rom. 7 : 24a). Comment un homme trouvera-t-il jamais son Sauveur, à moins de réaliser qu’il a besoin de salut? Aujourd’hui, les pécheurs trouvent aisé d’être assis confor­tablement dans nos églises, ne se sentant jamais convaincus de leurs péchés. Est-ce de la grâce que de laisser couler à pic un homme en train de se noyer par peur de l’offenser? Est-ce de l’amour que de le regarder disparaître sous la surface de l’eau en espérant qu’il tombera un jour sur la solution?

 

La grâce ne tait jamais la vérité! Elle va jusqu’à la dernière extrémité pour nous sauver de notre péché. Tout comme elle ne nous laisse pas tels qu’elle nous a trouvés. Elle nous transforme, nous rendant capables de devenir tout ce que Jésus nous destinait à être.

 

Jésus a dit que dans les derniers jours, (…) parce que l’iniquité se sera accrue, la charité du plus grand nombre se refroidira (Mat. 24 : 12). Le message déséquilibré de la grâce déformée est en train de créer une culture de non-loi à l’intérieur du corps de Christ. Alors que le rideau continue à se fermer et que le temps du retour du Seigneur approche, nous devons redresser ce navire qui gîte en persévérant dans la prédication de la grâce et en prenant à nouveau plaisir dans sa loi!

 

 

Daniel K. Norris[1]

Source : Site internet CharismaNews – 09.08.14

Titre original : «Hyper-grace» message creating culture of lawlessness

Traduction et mise en forme : APV

Date de parution sur www.apv.org : 05.10.15

 

 

[1] Daniel K. Norris est un évangéliste qui travaille aux côtés de Steve Hill, apportant le message du réveil et de la repentance aux nations. Ensemble, ils ont co-animé une émission intitulée From the frontlines. Norris a aussi présenté la Collision Youth Conference, diffusée dans le monde entier.

Article écrit par Norris Daniel K., Trachsel Jean-Pierre

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