La Justice+ de Dieu
Introduction
La Justice de Dieu est un thème fondamental traversant toute la Bible. Le Nouveau Testament, selon la traduction Segond, utilise les termes – justice – justification – juste(s) – justifier – injuste(s) – etc. – au moins 244 fois (par comparaison à – amour – aimer – etc. – 131 fois). Ainsi, il est nécessaire de faire comprendre combien l’homme naturel est éloigné de ce concept fondamental du caractère de Dieu en nous écartant de la seule tentative de moralisation face au décalogue (10 commandements).
La référence de base que sont les lois comportementales, relationnelles et d’identification de Dieu n’est pas mise en question car ce sont elles qui m’enseignent les rudiments qui doivent m’emmener au pied de la croix de notre Seigneur. Mais laissons-nous confronter à ce que le Seigneur dit dans Mat. 5 : 20, 10, 48, où il est question de la «Justice+ du Royaume». Cette Justice définit la perfection divine, signe du caractère de notre Père céleste.
1. Description de la Justice
Dans la mythologie païenne, c’est la personnification d’une divinité qui définit le concept pour ce qui est ressenti comme juste.
Justice ou Justitia (écrit en latin Iustitia) est dans la mythologie gréco-romaine la déesse de la Justice. C’est une personnification allégorique de la force morale qui sous-tend le système légal. La symbolique judiciaire utilise également depuis le XIIIe siècle, une figure de la mythologie grecque, Thémis (la loi divine), sous les traits d’une femme aux yeux bandés, symbolisant l’impartialité.
Elle était la fille d’Ouranos (le Ciel) et de Gaïa (la Terre). Elle devient une des épouses de Zeus, qu’elle assiste dans l’Olympe en tant que Déesse de la Justice, de la Loi et de l’Equité. Sa sagesse et ses dons divinatoires lui font connaître l’avenir et des secrets dont même Zeus est ignorant. Elle est souvent représentée dans l’art ancien tenant les plateaux d’une balance avec laquelle elle pèse les arguments des parties adverses.
C’est une «justice divine» que la justice de Thémis et on voit par là, l’origine religieuse de la justice : c’est un attribut divin. Les dieux ne rendent pas justice mais ils frappent ceux qui ont introduit du chaos dans l’ordre de l’Univers. L’ordre, c’est quand chacun reste à sa place, demeure dans «la mesure», car être dans «la démesure» signifie excès et présomption (hybris), et est facteur de chaos. La première fonction de la justice divine est ainsi d’empêcher la démesure. Les hommes n’ont rien à faire en cela, car cette justice ne relève pas d’eux.
De ce concept initial est venue une compréhension universelle de la Justice comme principe philosophique, juridique et moral fondamental en vertu duquel les actions humaines doivent être sanctionnées ou récompensées en fonction de leur mérite selon le droit, la morale, la vertu ou autres sources prescriptives de comportements. Quoique la justice soit un principe à portée universelle, le juste apparaît pouvoir varier en fonction de facteurs culturels, sociaux et communautaires. En tant qu’institution, elle est jugée fondamentale pour faire respecter les lois de l’autorité en place, légitime ou pas. La justice est censée punir quiconque ne respectant pas une loi au sein de sa société, avec une sanction ayant pour but de lui apprendre la loi et parfois de contribuer à la réparation des torts faits à autrui, au patrimoine privé ou commun, ou à l’environnement.
Dans le contexte biblique, il y a trois termes fondamentaux :
- «tsedeq» (hébr.) =
- qualité de ce qui est droit, exact, conforme; respect du droit, des règles sociales; équité, exactitude, probité.
- «dikaiosune» (strong – 1443 grec) =
- état de celui qui est comme il doit être / la condition acceptable par Dieu / état approuvé par Dieu / intégrité, vertu, pureté de vie, droiture, pensées et actions correctes / etc.
- LSG – justice, juste, justification
- «dikaioma» (strong – 1345 grec) =
- ce qui a été déterminé comme droit, qui a force de loi / ce qui a été établi, ordonné par la loi, par une ordonnance / décision judiciaire, sentence, commandement, acte de justice // jugement favorable par lequel Dieu acquitte l’homme et le déclare acceptable pour Lui, acquittement // sentence de condamnation
- LSG – justice, ordonnance, jugement, justification, acte de justice, œuvres justes.
Synthèse : C’est la pratique de ce qui est droit et juste selon les lois spirituelles, physiques, morales, relationnelles et existentielles de Dieu.
Quelques définitions, décrites par les Saintes Ecritures ==>
- En relation avec la Loi de Dieu et ses préceptes
Ps. 119 : 106, 164 / Es. 58 : 2 / Rom. 3 : 21 / Rom. 2 : 13 / 7 : 12 / I Pierre 2 : 23 / Rom. 2 : 5 / Actes 17 : 31 / Ezéch. 18 : 9 / Rom. 7 : 12
- Définit les normes légales, judiciaires, de comportement et de mesures
Deut. 16 : 18 / Esdras 7 : 25 / Es. 28 : 17 / Amos 5 : 7 / Deut. 25 : 15 / Prov. 11 : 1 / Mat. 3 : 15 / Phil. 4 : 8 / Col. 4 : 1
- Opposée au péché
Mat. 9 : 13 / Marc 2 : 17 / Luc 5 : 32
- Opposée à la méchanceté
Ezéch. 3 : 20 / 45 : 9 / Mat. 13 : 49
- Soumission à la volonté de Dieu
Jean 5 : 30
- Liée à Dieu
I Jean 3 : 10
- Couplée avec savoir, science et sagesse
Mat. 20 : 4 / Luc 1 : 17 / Ps. 37 : 30 / Prov. 10 : 31 / Prov. 9 : 9 / 10 : 21 / Prov. 29 : 7
- Comprend l’intégrité et la vérité
Ps. 15 : 2 / 17 : 2 / Ps. 40 : 10 / Es. 42 : 3
- Indissociable de droiture, équité et sainteté
Gen. 18 : 19 / II Sam. 8 : 15 / I Rois 10 : 9 / Job 8 : 3 / Ps. 89 : 14 / Prov. 1 : 3 / Eccl. 5 : 8 / Es. 56 : 1 / Jér. 23 : 5 / I Thess. 2 : 10
- S’enseigne à base des Ecritures
Dan. 12 : 3 / II Tim. 3 : 16
- Ne s’obtient pas par la Loi
Rom. 3 : 21 / II Cor. 6 : 14
- Celle de Dieu (et non la nôtre) s’obtient par la Foi
Rom. 3 : 22 / 10 : 3, 10 / Gal. 2 : 21 / 3 : 6, 21 / Phil. 3 : 9 / Rom. 1 : 17 / Gal. 3 : 11 / Héb. 10 : 38 / 11 : 33 / Rom. 4 : 3, 5, 9, 11, 22
- En Jésus, nous sommes justes
II Cor. 5 : 21
- Amène paix, repos, sécurité, gloire
Es. 32 : 17 / II Cor. 3 : 9
- Doit être pratiquée, recherchée et proclamée
Prov. 8 : 20 / Prov. 12 : 17 / Jér. 7 : 5 / Mat. 5 : 6 / I Tim. 6 : 11 / II Tim. 2 : 22 / I Pierre 2 : 24 / I Jean 3 : 7 / Mat. 5 : 20 / 6 : 33
- Sa présence produit la vivification de l’Esprit
Rom. 8 : 10
- Notre corps, son instrument – pour arriver à la Sainteté
Rom. 6 : 13
- Signe de la Nouvelle Naissance
I Jean 2 : 29
- Porte des fruits
II Cor. 9 : 10 / Phil. 1 : 11 / Jacq. 3 : 18
- Porte d’entrée au Royaume et à Dieu
Mat. 5 : 20 / I Jean 3 : 10
La justice de Dieu définit les normes et standards pour la vie du croyant –>
- Personnels et individuels
- Familiaux
- Sociaux et relationnels
- Spirituels
- Ecclésiaux
- Moraux
- Politiques
- Judiciaires et légaux
- Professionnels
- Futurs
2. Justification par la Foi
Dans la compréhension de la Justice de Dieu, il apparaît dans les Saintes Ecritures que l’homme n’est pas seulement répréhensible d’une manière ponctuelle et sporadique face aux lois de Dieu, mais qu’il est considéré comme fondamentalement mauvais, injuste et dépravé. Cette tare le sépare de la personne de Dieu et de Ses ressources, définitivement, sans moyen humain de réparation.
L’homme est injuste et pécheur :
- I Jean 3 : 4 à Quiconque pèche, transgresse la loi, et le péché est la transgression de la loi (Segond). – Celui qui commet le péché viole la Loi de Dieu, car le péché, par définition, c’est la violation de cette Loi. – La Loi de Dieu est une loi morale, droite et juste. Le péché enfreint cette loi, c’est une faute, un manque envers la droiture, la justice et la vérité.
- 5 : 12 à C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché.
- Marc 7 : 21-23 à Car c’est du dedans, c’est du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les impudicités, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l’orgueil, la folie.
- I Cor. 6 : 9, 10 à Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point le royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le royaume de Dieu.
- Marc 7 : 21-23 à Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans, et souillent l’homme.
- 1 : 26-31 à … livrés à leur sens réprouvé, pour commettre des choses indignes, étant remplis de toute espèce d’injustice, de méchanceté, de cupidité, de malice; pleins d’envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de malignité; rapporteurs, médisants, impies, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, dépourvus d’intelligence, de loyauté, d’affection naturelle, de miséricorde.
- 5 : 19-21 à Or, les œuvres de la chair sont manifestes, ce sont l’impudicité, l’impureté, la dissolution, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. Je vous dis d’avance, comme je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront point le royaume de Dieu.
- 21 : 8 à Quant aux lâches, aux infidèles et inconstants, aux dépravés, assassins, noceurs et adultères, aux idolâtres et adeptes des pratiques occultes, bref à tous ceux qui s’écartent de la vérité, leur part sera l’étang ardent de feu et de soufre, la seconde mort.
- 3 : 9-12 à Quoi donc! sommes-nous plus excellents? Nullement. Car nous avons déjà prouvé que tous, Juifs et Grecs, sont sous l’empire du péché, selon qu’il est écrit : Il n’y a point de juste, pas même un seul; nul n’est intelligent, nul ne cherche Dieu; tous sont égarés, tous sont pervertis; il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul;
- 3 : 23 à Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu;
Les conséquences et effets du péché sont irréparables du point de vue humain et leurs conséquences sont la mort physique et spirituelle à Ezéch. 18 : 4, 20 / Deut. 24 : 16 / Rom. 6 : 23.
La Justification, œuvre de Dieu
Rom. 5 : 1 à Seule la Foi en Jésus-Christ et son œuvre nous justifient.
Que signifie le mot justification? Ce mot signifie déclarer juste. Il s’agit d’un acte judiciaire de Dieu le Juge qui déclare un pécheur innocent et juste, malgré le fait qu’il soit à l’origine pécheur. Satan, notre conscience et toute la loi de Dieu nous accusent devant le tribunal de Dieu. Ils font la preuve que nous avons gravement péché contre Dieu et que nous sommes encore capables de faire toutes sortes de mal. Cependant, devant ces graves accusations, Dieu fait une chose merveilleuse envers ceux qui croient en son Fils. Il efface tous nos péchés par le sang de Jésus et il met à notre compte toute l’obéissance parfaite de son Fils comme si nous l’avions accomplie nous-mêmes. Plusieurs ont de la difficulté avec cette notion juridique. Ils n’arrivent pas à concevoir qu’il existe un lien entre l’amour de Dieu et la justice de Dieu.
Et pourtant, c’est ainsi que la Bible nous parle du salut en Jésus-Christ à
Rom. 1 : 16-17 : Car je n’ai point honte de l’Evangile : c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec, parce qu’en lui est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi, selon qu’il est écrit : Le juste vivra par la foi.
Les chapitres suivants de l’épître aux Romains expliquent de quelle manière la justice de Dieu se révèle dans l’Evangile. Paul démontre d’abord que tous ont péché contre Dieu et sont coupables de mort éternelle, pour ensuite annoncer en Rom. 3 : 24, 26 : Et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. [Il a voulu] (…) faire paraître sa justice dans ce temps-ci, afin d’être reconnu juste, et comme justifiant celui qui a la foi en Jésus. (Pour le 2e verset : version Ostervald)
La justification est l’œuvre de Dieu par laquelle la justice de Jésus est comptée en faveur du pécheur de sorte que le pécheur est déclaré par Dieu comme étant juste selon la Loi (Rom. 4 : 3 / 5 : 1, 9 / Gal. 2 : 16 / 3 : 11). Cette justice n’est ni gagnée ni conservée par des efforts quels qu’ils soient de la personne sauvée. La justification est un événement instantané ayant pour résultat la vie éternelle. Elle repose complètement et exclusivement sur le sacrifice de Jésus sur la croix (I Pierre 2 : 24) et ne peut être reçue que par la foi (Eph. 2 : 8-9). Aucune œuvre quelle qu’elle soit n’est nécessaire pour obtenir la justification, autrement il ne s’agirait pas d’un don (Rom. 6 : 23). Par conséquent, nous sommes justifiés par la foi (Rom. 5 : 1).
Cela veut-il dire que ceux qui sont justifiés par la grâce peuvent pécher autant qu’ils le veulent?
Romains 6 : 1-2 dit : Que dirons-nous donc? Demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde? Loin de là! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché?
Et I Thess. 4 : 7 dit : Car Dieu ne nous a pas appelés à l’impureté, mais à la sanctification.
Les Ecritures nous enseignent que nous devons mener une vie sainte et éviter de pécher (Col. 1 : 5-11). Le fait d’être sauvé et éternellement justifié devant Dieu (Jean 10 : 28) n’est pas une excuse pour persévérer dans le péché duquel on a été sauvé car la guerre entre la personne sauvée et son péché est continue (Rom. 7 : 14-20) et il faudra attendre le retour de Jésus pour être délivré de ce corps de mort (Rom. 7 : 24).
Rechercher le péché continuellement et utiliser la grâce de Dieu pour l’excuser ensuite revient à fouler aux pieds le sang de Christ (Héb. 10 : 29) et à révéler la véritable nature pécheresse, non sauvée de la personne (I Jean 2 : 4 / 2 : 19). (Autres versets à consulter : Héb. 12 : 14 / I Pierre 1 : 14-16 / I Pierre 2 : 21-22.)
Comment recevons-nous la justice du Christ?
Nous sommes justifiés par la foi seule.
Rom. 3 : 28 : Car nous pensons que l’homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi.
Gal 2 : 16 : Néanmoins, sachant que ce n’est pas par les œuvres de la loi que l’homme est justifié, mais par la foi en Jésus-Christ, nous aussi nous avons cru en Jésus-Christ, afin d’être justifiés par la foi en Christ et non par les œuvres de la loi, parce que nulle chair ne sera justifiée par les œuvres de la loi.
Pour pouvoir être justifiés par les œuvres, il nous faudrait accomplir parfaitement la loi. Or, cela est impossible, la loi ne fait que nous condamner.
Rom. 3 : 20 : Car nul ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi, puisque c’est par la loi que vient la connaissance du péché.
Gal. 3 : 10 : Car tous ceux qui s’attachent aux œuvres de la loi sont sous la malédiction; car il est écrit : Maudit est quiconque n’observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi, et ne le met pas en pratique.
Voici donc la justice qui justifie, Rom. 3 : 21-22 : Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes, justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient.
Pour terminer cette partie, considérons dans les Ecritures, la justification présentée par Paul et par Jacques. On peut l’y voir sous cinq aspects différents, mais formant un même tout homogène, d’un merveilleux accord, se complétant l’un l’autre au lieu de se contredire.
1 – Justification par Dieu
Romains 8 : 33 :
C’est Dieu qui justifie!
C’est la justification vue dans sa source, qui est Dieu lui-même.
2 – Justification par la grâce
Romains 3 : 24 :
gratuitement justifiés par sa grâce,
C’est la justification vue dans ses motifs, dans sa cause : la grâce dans le cœur de Dieu.
3 – Justification par le sang
Romains 5 : 9 :
maintenant que nous sommes justifiés par son sang,
C’est la justification vue dans ses moyens; le moyen employé par Dieu, c’est le sang, le sang de Jésus-Christ.
4 – Justification par la foi
Romains 3 : 28 :
nous pensons que l’homme est justifié par la foi,
C’est la justification vue dans son application à la conscience et au cœur par la foi.
5 – Justification par les œuvres
Enfin, Jacques 2 : 24 :
Vous voyez que l’homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement.
Ce sont les œuvres, résultant de l’acquisition du Salut, par grâce.
C’est la justification vue dans sa démonstration concrète.
Remarques : Ce qui vient d’être décrit, ce sont les bases essentielles pour nous approcher de Dieu en tant que «JUSTE». Mais le Royaume a des extensions multidimensionnelles qui dépassent le concept simplement juridique ou fonctionnel.
3. La JUSTICE+ du Royaume
Quand Jésus dit à Ses disciples que leur justice devrait surpasser («perisseuo» = dépasser, sortir des limites, dépasser le périmètre, excéder, etc.) celle des chefs et religieux appliquant la religion, il mentionne plus qu’une seule orthodoxie légaliste poussée à l’extrême à Mat. 5 : 20. Il interpelle bien ses auditeurs-disciples, sur l’heure fantastique qu’ils vivent, par un enseignement sur un monde parallèle – Le Royaume de Dieu – qu’Il est en train de leur prodiguer par une leçon privée à Mat. 5-7.
Exemple de l’orthodoxie légaliste :
Avec raison et alors que c’était bibliquement justifié, l’église de ma jeunesse nous enseigna que le jour où vous vous convertissez, vous ne confessez pas seulement vos péchés mais vous faites de votre mieux pour régler les torts que vous auriez pu faire à autrui. Effectivement, le jour de ma conversion (finale – à l’âge de 19 ans) fut le début d’une période difficile de remise en ordre. J’ai dû trouver bien des personnes et écrire à d’autres pour mettre ma vie en ordre. Ce fut pénible mais salutaire car le jour où vous passez par là, vous ne recommencez plus le lendemain.
J’avais un camarade voisin, qui allait à la même assemblée. Il était plus âgé que moi de deux ans. Le jour de sa conversion déclencha le même processus, mais d’une manière encore plus dramatique. Ceci l’amena à vouloir aller confesser à un garagiste qu’il lui avait volé de l’air en ayant pressé indûment, un jour, la manette pour gonfler les pneus. Il confessa aussi au responsable spirituel d’avoir commis l’adultère car un jour en descendant l’escalier de l’église, il avait pu voir sous la robe d’une fille qui descendait plus haut. C’est un petit aperçu de la vie intérieure d’une personne sensible, qui veut se convertir sincèrement et non à la manière moderne des églises évangéliques actuelles. Mais cela peut également déclencher des drames qui amènent la personne à tout abandonner parce qu’elle se sent incapable d’assumer pareille pression. Ceci n’est pas la Justice+.
Passages bibliques clés :
- Mat. 5 : 17 à … Jésus n’est pas venu pour abolir [dissoudre, désunir, renverser, détruire, etc.] mais pour accomplir [compléter, remplir jusqu’au bord, rendre parfait, amener à ses fins, etc.] les textes de la loi et des prophètes.
- MAt. 5 : 20 à Ce genre de Justice est indispensable pour entrer dans le Royaume.
- Mat. 5 : 21, 22 à Jésus cite un passage du décalogue (Ex. 20 : 13 – … tu ne tueras point) mais ajoute une série de compléments révolutionnaires (Mat. 5 : 22-26) … mais moi, je vous dis que… Ce sont des déclarations qui ne sont pas contenues dans les 10 commandements mais qui délivrent des révélations fondamentales sur la pleine Justice de Dieu du Royaume.
- Mat. 5 : 27, 28 à Idem pour le passage de Ex. 20 : 14 – … tu ne commettras point d’adultère.
Jésus nous introduit dans des dimensions de la JUSTICE DE DIEU+ qui dépassent totalement ce que nous essayons péniblement d’apprendre et d’appliquer avec les 10 commandements et toutes les prescriptions comportementales et relationnelles de l’Ancienne Alliance. Il décrit implicitement et explicitement les conséquences de nos dispositions de pensées, les suites globales de nos paroles et les évènements profonds résultant de nos actions. Finie, la banalisation des divisions et chicanes entre frères dans l’église. – Une simple division peut casser l’œuvre de Dieu dans une région et empêcher des milliers de découvrir le Seigneur.
- Mat. 5-7 à Ces dimensions de la Justice de Dieu, décrites dans ces chapitres, par Jésus Lui-même, sont complètement inatteignables par l’homme naturel. Pourtant, le Seigneur est clair, nous devons écouter, entendre et mettre en pratique ces Paroles à moins d’être considérés par Lui comme des insensés («moros» = fou, irréfléchi, impie).
- Rom. 8 : 2-11 à L’apôtre Paul (contrairement à l’église moderne) a compris l’enjeu tragique, pour notre Seigneur, de la Justice. Selon les chapitres précédents, il a reconnu le dilemme insoluble pour l’homme. Tandis que dans ce chapitre, il déclare possible l’accomplissement de la justice… par une Vie dans l’Esprit de Dieu.
4. Humilité
Je m’arrête là avec le mot «Humilité» car il est évident que bien des chers évangéliques bibliques ne sont pour l’instant que de petits enfants immatures, limités face à ces dimensions extraordinaires de «La Justice du Royaume». Donc, il n’est pas question de contester la confrontation de «l’inconverti» avec un petit morceau de la Justice, en essayant de le «piéger» avec l’inobservation de certains principes moraux. C’est une tentative de percer la carapace de l’homme naturel insensé, sans Dieu. Mais devenons humble dans ces pratiques et n’en faisons pas des absolus, mais soyons à l’écoute du Seigneur.
- Actes 17 : 30-31 à L’apôtre Paul reconnaît l’ignorance et le manque de connaissance de la génération de ses interlocuteurs. Malgré leur méconnaissance de la «Vraie Justice», il leur annonce des temps à venir où la personne clé choisie par Dieu, Jésus-Christ, sera le Juge suprême de ce monde, selon «Sa Justice». Il ne les coince pas avec des fragments de la loi juive ni ne leur propose une expérience spirituelle (laisser venir Jésus dans ton cœur), mais il leur annonce un «must», celui de se repentir («metanoeo» = penser, reconnaître, comprendre, considérer – ce qui viendra après; ce qui suivra) – de changer de pensée en regrettant la voie actuelle.
5. Vers des temps nouveaux
- Dan. 12 : 3 à Ceux qui auront été intelligents brilleront comme la splendeur du ciel, et ceux qui auront enseigné la justice, à la multitude brilleront comme les étoiles, à toujours et à perpétuité.
- Es. 5 : 16 à L’Eternel des armées sera élevé par le jugement, et le Dieu saint sera sanctifié par la justice.
- Es. 9 : 7 à Donner à l’empire de l’accroissement, et une paix sans fin au trône de David et à son royaume, l’affermir et le soutenir par le droit et par la justice, dès maintenant et à toujours : Voilà ce que fera le zèle de l’Eternel des armées.
- Apoc. 18 : 20 à Ciel, réjouis-toi sur elle! Et vous, les saints, les apôtres, et les prophètes, réjouissez-vous aussi! Car Dieu vous a fait justice en la jugeant.
- I Cor. 6 : 2 à Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde? Et si c’est par vous que le monde est jugé, êtes-vous indignes de rendre les moindres jugements?
- Etc.
Lussy, les 17 et 19.11.2014 / jpt
Jean-Pierre Trachsel
Plénière du 18.11.2014
Date de parution sur www.apv.org : 24.11.14