Où se trouvait Eden?

Genèse 2 décrit de la géographie réelle, mais d’une sorte qui n’existe nulle part dans le monde actuel, sachant qu'elle a été totalement remodelée par le déluge global du temps de Noé.
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Table des matières

Où se trouvait Eden?[1]

Un fleuve sortait d’Eden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras. Le nom du premier est Pischon; c’est celui qui entoure tout le pays de Havila, où se trouve l’or. L’or de ce pays est pur; on y trouve aussi le bdellium et la pierre d’onyx. Le nom du second fleuve est Guihon; c’est celui qui entoure tout le pays de Cusch. Le nom du troisième est Hiddékel [en hébreu][2]; c’est celui qui coule à l’orient de l’Assyrie. Le quatrième fleuve, c’est l’Euphrate [«P’rath» en hébreu]. Gen. 2 : 10-14

 

Genèse 2 se lit comme s’il décrivait de la géographie réelle, mais d’une sorte qui n’existe nulle part dans le monde d’aujourd’hui, ce qui est exac­tement ce à quoi nous devrions nous attendre, sachant que la géographie actuelle a totalement été remodelée par le déluge global du temps de Noé.

 

Pourtant, beaucoup pensent qu’Eden devrait se situer quelque part autour de la Mésopotamie. Se pour­­­­­­rait-il qu’ils aient raison et comment pouvons-nous le savoir?

 

La Genèse place Eden dans le monde réel

Il y a de nombreuses manières d’aborder ce passage. Malheureusement, certains commentateurs bi­bliques argumentent qu’il est malavisé d’essayer de trouver Eden sur une carte, parce que, disent-ils, la Genèse n’a jamais été destinée à désigner son emplacement sur la terre. Ils établissent des analogies avec le Temple, ou d’autres significations spirituelles, pour expliquer les détails donnés en Genèse 2. Selon eux, tenter de localiser Eden reviendrait à essayer de trouver l’atelier du père Noël au pôle Nord physique.

 

D’autre part, de nombreuses personnes essaient de faire valoir qu’Eden était situé au Moyen-Orient, plus précisément en basse Mésopotamie, peut-être près de l’ancienne Ur ou Sumer. Elles affirment, à juste titre, qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans les passages historiques des Ecritures une géographie «surnaturelle», et que rien dans le texte n’indique autre chose qu’une description géo­graphique réelle. Comme le commente Derek Kidner, «Les versets 10 à 14 s’efforcent de pré­senter [Eden] comme un lieu réel, et non allégorique ou mythique.»[3] Il existe d’autres sites possibles proposés, mais le but est de «trouver» Eden en cherchant des indices géographiques actuels.

 

Cependant, cette optique est également erronée.

 

Pensez-y : le déluge fut global et très destructeur. D’é­nor­mes quantités de sédiments se dépo­sèrent sur les conti­­­­nents, et une érosion massive se produisit au cours de la phase récessive, lorsque les eaux se retirèrent des conti­­nents. De plus, les plaques continentales se dépla­cèrent, soulevant des mon­tagnes et créant des bassins pro­fonds. Pourquoi devrions-nous nous attendre à ce que le pay­sage actuel reflète celui d’avant le déluge?

 

Eden ne se trouve pas sur la terre d’aujourd’hui

Comme on pouvait s’y attendre au vu des considéra­tions qui pré­­cèdent, rien sur la terre d’aujourd’hui ne cor­respond aux in­dices géographiques fournis dans la Genèse. Toute lo­ca­­lisa­tion pro­posée pour Eden de­vrait comprendre quatre fleuves pro­­­­ve­nant d’une même source. Aujour­d’hui, il n’existe que quel­­ques cas où deux fleuves pro­viennent du même lac ou de la même source (p. ex. : le lac Isa, dans le parc national de Yellowstone, USA – parce qu’il est situé sur la ligne continen­tale de partage des eaux – forme dans une direction la rivière Lewis, qui af­flue vers l’océan Pacifique, et dans l’autre la rivière Firehole, qui se jette dans le golfe du Mexique). Ceci est dû au fait que le paysage d’au­jourd’hui a été façonné par l’érosion et qu’il est pra­­­ti­­quement im­possible pour un site érodé de produire plusieurs rivières à partir d’une même source. Même si, à l’origine, une telle formation existait, le point d’écoulement le plus bas (ou qui s’érode le plus rapidement) de tout bassin versant a tendance à prédominer et à prendre le dessus.

 

Contrairement à l’opinion générale, le Tigre et l’Euphrate de Genèse 2 ne peuvent pas être les fleuves actuels qui traversent la Syrie et l’Irak d’aujourd’hui, parce qu’ils n’ont pas la même source en commun. Et bien que de nos jours ils se rejoignent juste avant d’atteindre le golfe Persique, ce n’était pas le cas dans l’histoire : Pline (23-79 apr. J.-C.) a affirmé qu’ils se déversaient dans un lac commun à l’époque d’Alexandre le Grand (356-323 av. J.-C.)[4]. D’ailleurs, juste après le déluge, la zone basse de la Mésopotamie devait se trouver majoritairement sous les eaux, et le littoral semble s’être radicalement transformé, en des temps historiques déjà (le littoral s’accroît constam­ment au fur et à mesure que les sédiments se déposent dans le golfe Persique, à l’embouchure du Tigre/Euphrate).

 

Qu’en est-il des noms en commun?

Un certain nombre de noms sont utilisés comme points de repère dans les mondes antédiluvien et postdiluvien. Par exemple, Genèse 2 mentionne que le fleuve Hiddékel coule à l’est de l’Assyrie[5]. En Daniel 10 : 4, le mot hébreu «Hiddékel» est utilisé pour désigner l’actuel Tigre. L’ancienne ville post­­di­luvienne d’Assur (la capitale de l’empire assyrien sous ses différentes formes) se trouve sur la rive ouest du Tigre/Hiddékel; le fleuve se trouve donc à l’est de la ville. Ainsi, les rivières Hiddékel anté- et postdiluviennes sont associées à des endroits appelés Assur. La vague connexion entre un fleuve et une région, à la fois avant et après le déluge, nous indique-t-elle qu’Eden se trouve quelque part dans les environs? Même si nous ignorons les effets qu’a eus le déluge sur la surface terrestre, la réponse est non, à moins d’apporter beaucoup plus de confirmations. Or c’est tout ce que nous avons. Si Eden se trouve dans cette zone, tous les détails géographiques de­vraient correspondre, pas seulement un ou deux.

 

Le mot hébreu «P’rath», utilisé à la fois pour un fleuve en Genèse 2 et pour l’actuel Euphrate, est important car il forme la frontière orientale du pays promis aux descendants d’Abraham (selon Gen. 15 : 18). Pourtant, Genèse 2 le men­tionne sans autre donnée géographique. C’est étrange, étant donné que c’est le fleuve le plus important de la région et qu’il occupe une place prépondérante dans le récit biblique historique (voir par exemple : Gen. 15 : 18 / 31 : 21 / Deut. 11 : 24 / Josué 24 : 2 / II Sam 8 : 3)[6].

Havilah et Cush sont deux autres désignations de lieux qui ap­pa­­raissent à la fois avant et après le dé­luge.

 

Nous avons trois options pour interpréter ces noms utilisés à double :

  1. Les régions antédiluviennes et postdiluviennes se­raient identiques. Alors que des création­nistes bi­bliques tels que Luther, Calvin et d’autres défendaient cette vi­sion, celle-ci n’est plus une option viable aujourd’hui, à la lumière des connaissances géologiques actuelles. Par exemple, en moyenne plusieurs kilomètres de roches sé­di­­men­taires se sont déposées durant le déluge, sous la sur­­face du Moyen-Orient d’aujourd’hui. Faire corres­pondre les points de repère anté- et postdi­luviens ne tient pas compte de l’impact géologique dévastateur du déluge global.
  2. Des régions postdiluviennes porteraient des noms de lieux an­té­diluviens. C’est l’explication créa­tion­­niste biblique la plus courante. Bien que ce soit probablement le cas pour cer­tains jalons, tels que l’Hiddékel et le P’rath, nous savons par exemple que cer­tains sites post­diluviens portant des appella­tions antédilu­viennes furent nommés d’après le nom de per­sonnes ayant vécu après le déluge. Certains des noms réu­ti­lisés sont suffisamment gé­né­riques pour être applicables à plu­­sieurs endroits; ainsi la simple reprise d’un nom ne constitue pas une explication complète.

 

L’explication la plus probable semble être que :

  1. Des lieux anté- et postdiluviens ont certains noms gé­né­­­riques populaires en commun. Les pre­miers cha­pitres de la Genèse contiennent plusieurs de ces désigna­tions utili­sées à double. Par exemple, les hommes appelés Enoch et Lamech sont les descendants du premier fils d’Adam, Caïn (selon Gen. 4 : 17-18), mais deux autres Enoch et Lamech étaient issus du troisième fils d’Adam, Seth, et sont cités parmi les ancêtres de Noé (selon Gen. 5 : 18-30). Ceci est encore plus remarquable quand on considère la rareté des données que nous avons sur les noms pour cette période. Sachant que les noms de personnes étaient réutilisés dans de telles proportions, il n’est alors certai­nement pas exagéré d’imaginer que des dénominations génériques étaient également réappliquées à des lieux. Ainsi, un site postdiluvien appelé «Havilah» (selon Gen. 25 : 18), qui peut approxima­tivement être traduit par «lieu sablonneux», pourrait avoir été nommé en l’honneur d’un des nombreux hommes appelés Havilah après le déluge (le deuxième fils de Cush ou le douzième fils de Joktan, selon Gen. 10 : 7, 29); ceux-ci se trouvent partager un nom avec un lieu antédiluvien appelé «Havilah» (selon Gen. 2 : 11), qui pourrait ou non avoir été nommé en l’honneur d’une per­sonne an­té­rieure au déluge et non mentionnée dans les Ecritures.

 

 

 

La Genèse est de l’histoire!

En fin de compte, nous sommes obligés de conclure que les fleuves de la Genèse ne sont pas les fleuves actuels, même s’ils portent les mêmes noms. Il n’y a aucune raison de présumer qu’un lien géogra­phique existe entre les deux séries de noms; certains sont réutilisés trop souvent et le déluge a considérablement modifié le paysage, au point qu’il ne devrait plus y avoir de corrélation entre la géographie antérieure et postérieure au déluge.

 

Nous voulons encourager nos lecteurs à creuser profondément la Parole de Dieu. Lorsque nous étu­dions les Ecritures, nous devons examiner atten­tivement le texte dans son intégralité pour discerner ce qu’il veut trans­­mettre. Les laïcs et les érudits chrétiens faisant du compromis (p. ex. ceux qui dé­­­fendent l’idée d’un déluge local dans la Genèse, pour le concilier avec la pensée des âges longs [de la terre]) ont causé beaucoup de confusion. Cependant, pour ce qui est de la localisation d’Eden, nous ne devons pas courir après les fables et les associations accidentelles. Ceci ne nous appar­tient plus.

 

Précision des éditeurs et traducteurs de la version française concernant l’encart ci-dessous

Durant les premiers temps de la création, avant la haute trahison de l’homme (chute), les dimen­sions physiques et spirituelles créées par Dieu étaient très liées.

Après avoir chassé l’homme du jardin d’Eden, Dieu lui a bloqué l’accès à l’arbre de vie d’une manière «physico-spirituelle». (Nous ne savons pas avec précision si cet arbre était situé dans ou à proximité du jardin d’Eden.)

Cet accès a été rétabli en Jésus-Christ.

C’est pourquoi, même si les projections ci-dessous concernant la configuration montagneuse du site d’Eden et de son accès sont plausibles, cette question ne doit pas être considérée uniquement sous l’angle physique. – APV-JPT

 

Un modèle d’Eden?

Si nous démêlons tous les indices géographiques possibles de Ge­nèse 2, nous pouvons arriver à une ébauche d’Eden. Etant donné que l’unique fleuve qui sortait d’Eden se divisait en quatre, nous savons qu’Eden devait être plus élevé [en altitude] que la région environ­nante – peut-être beaucoup plus élevé. Il existe une preuve étymolo­gique à ce sujet. Le nom «Pischon» signifie «bouillonnant» et «Guihon»[7] veut dire «jaillissant».[8] Puisque les quatre fleuves avaient la même source, il ne peut être question de celui qui sortait d’Eden. Ceci devrait décrire quelque chose au sujet des fleuves après qu’ils se soient divisés et aient emprunté leur propre cours, et pourrait indiquer qu’ils cou­laient relativement rapidement – en raison d’une baisse im­por­tante d’altitude? Nous ne pouvons pas en être certains, mais les indices linguistiques sont intéressants.

Ezéchiel 28 est rempli d’images édéniques et ce chapitre fait plusieurs fois référence à la «mon­tagne de Dieu». Un site montagneux expliquerait également qu’il n’y avait apparemment qu’un accès à Eden qui avait besoin d’être gardé (selon Gen. 3 : 24[9]). Tous les autres itinéraires auraient pu être impraticables en raison de la déclivité du terrain en d’autres points.

Il existe également des preuves extrabibliques associant Eden à une montagne. Par exemple, cer­tains érudits défendent l’idée que la plus ancienne forme d’écriture chinoise contient des pic­to­grammes rappelant les récits bibliques de la création, de la chute et du déluge de Noé. Exa­mi­nez la série de symboles[10] suivante :

En outre, les premiers édifices religieux (des ziggourats mé­so­po­tamiennes aux pyramides égyp­tiennes et mésoaméri­caines) ont une même forme semblable à une montagne. L’idée que les dieux étaient associés à de hautes montagnes est presque universelle dans les cultures antiques − au point que les montagnes étaient considérées comme des lieux saints et que les peuples anciens construisaient même des mon­­­­tagnes artificielles comme lieux de culte.

Il existe de nombreuses configurations possibles qui réuniraient les éléments géogra­phiques re­quis pour :

  1. un jardin situé dans une zone plus vaste appelée «Eden»;
  2. une relative altitude pour la source du fleuve (éventuellement mais pas nécessairement monta­gneuse);
  3. un déplacement des éléments vers l’est, ce qui est une hypothèse basée sur les conséquences globales de Genèse 2 à 4.

Ce qui est clair, toutefois, c’est qu’aucun site contemporain en lice pour la localisation d’Eden ne possède les caractéristiques s’approchant de ce schéma approximatif. Et la basse Mésopotamie – qui est une plaine alluviale plate – est en particulier disqualifiée.

 

 

Lita Cosner[11] et Robert Carter[12]

Source : Site internet Creation Ministries International, Vol. 41, Numéro 2 – 2019

Titre original : Where was Eden?

Traduction et mise en forme : APV

Date de parution sur www.apv.org : 13.01.20

[1] Cet article est adapté d’une étude technique beaucoup plus approfondie disponible ici : Site Creation.comWhere was Eden? Part 1 – Examining pre-flood geographical details in the biblical record // Id.Where was Eden? Part 2.

[2] N.d.t. : Dans la version originale : And the name of the third river is the Tigris [Hebrew : Hiddekel].

[3] D. Kidner, Genesis – Tyndale Old Testament Commentaries («La Genèse – Commentaires sur l’Ancien Testament de Tyndale»), IVP Academic, Downers Grove, IL, p. 67, 2008.

[4] Pline, Natural history («Histoire naturelle»), VI: XXVI.

[5] N.d.t. : Dans la version originale : (…) Genesis 2 says the Hiddekel river flows east of Asshur.

[6] N.d.t. : En ce jour-là, l’Eternel fit alliance avec Abram, et dit : Je donne ce pays à ta postérité, depuis le fleuve d’Egypte jusqu’au grand fleuve, au fleuve d’Euphrate, Gen. 15 : 18 / Il s’enfuit, avec tout ce qui lui appartenait; il se leva, traversa le fleuve, et se dirigea vers la montagne de Galaad. Gen. 31 : 21 / Tout lieu que foulera la plante de votre pied sera à vous : votre frontière s’étendra du désert au Liban, et du fleuve de l’Euphrate jusqu’à la mer occidentale. Deut. 11 : 24 / Suite de note n° 6 : Josué dit à tout le peuple : Ainsi parle l’Eternel, le Dieu d’Israël : Vos pères, Térach, père d’Abraham et père de Nachor, habitaient anciennement de l’autre côté du fleuve, et ils servaient d’autres dieux. Josué 24 : 2 / David battit Hadadézer, fils de Rehob, roi de Tsoba, lorsqu’il alla rétablir sa domination sur le fleuve de l’Euphrate. II Sam. 8 : 3

[7] N.d.t. : Selon la Bible online, le terme «Pischon» signifie «augmentation» et «Guihon» veut dire : «qui éclate», «source jaillissante».

[8] Hughes, J.R., An examination of «Eden’s geography erodes flood geology» («Un examen de la “géographie d’Eden sape la géologie du déluge”»), CRSQ 34 (3): 154-161, 1997. Voir aussi : Site Creation.com – Genesis and the mystery Confucius couldn’t solve.

[9] C’est ainsi qu’il chassa Adam; et il mit à l’orient du jardin d’Eden les chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l’arbre de vie. Gen. 3 : 24

[10] Parmi les nombreux pictogrammes qui signifient «jardin», dans la plus ancienne écriture chinoise, celui-ci représente une montagne occupant une place importante en son centre (d’après Ethel R. Nelson et Richard E. Broadberry, Genesis and the mystery Confucius couldn’t solve («La Genèse et le mystère que Confucius n’a pas pu résoudre»), Editions Concordia, 1994). // N.d.t. : Dans un article sur ce livre, voici l’explication donnée de ce pictogramme «jardin» : «Le caractère pour “jardin” est formé de Dieu avec les bras levés sur le sommet d’une montagne; en dessous, une bouche représente la com­munion et, en bas, il y a deux personnes, la seconde issue de la première. Le jardin est entouré d’une limite.» Site Creation.com – Genesis and the mystery Confucius couldn’t solve. Traduction libre : APV.

[11] Lita Cosner a une licence en études bibliques de l’Oklahoma Wesleyan University et une maîtrise en Nouveau Testament de la Trinity Evangelical Divinity School. Elle est chargée d’information à plein temps pour CMI-USA. Pour en savoir plus : Site Creation.com – Lita Cosner.

[12] Robert Carter (licencié en biologie humaine, docteur en biologie marine) est maître de conférence / de recherche pour CMI-USA à Atlanta, Géorgie (USA). Il a étudié la génétique de la pigmentation du récif corallien, et fait actuellement de la recherche en génétique humaine ainsi que sur d’autres questions relatives à la création biblique. Pour en savoir plus : Site Creation.com – Dr Robert W. Carter.

Article écrit par Creation Ministries International – Cosner Lita & Carter Robert

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