Le sirop de glucose, un ennemi à connaître

Incolore, sans qualité nutritionnelle, ultra-calorique, bon marché et présent dans une immense partie de l'alimentation des habitants des pays industrialisés. Voici la description succincte qu'on pourrait donner de cet ingrédient inexistant jusqu'en 1972...
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Table des matières

Le sirop de glucose, un ennemi à connaître

Introduction

(… ) Quel est l’ingrédient qu’aucun être humain n’avait jamais mangé avant 1972 et qui se retrouve au­jourd’hui dans tous les magasins, toutes les cuisines… et tous les estomacs, surtout ceux des en­fants?

 

Le sirop de glucose!

 

Le sirop de glucose a été inventé au début des années septante par des chercheurs japonais.

 

Ils ont réussi à transformer du maïs en un liquide incolore, ultra-sucré, ultra-calorique… mais telle­ment pratique pour l’industrie agroalimentaire et, surtout, si bon marché!

 

Bien sûr, nous n’achetons jamais nous-mêmes notre seau de sirop de glucose au supermarché.

 

Mais c’est bien l’équivalent d’un seau et, à vrai dire, de plusieurs dizaines de seaux que nous achetons, et avalons, chaque année.

 

En Europe, le sirop de glucose n’est pas forcément fait à partir de maïs. Il peut venir de la fécule de blé, de pomme de terre ou de toute autre forme d’amidon.

 

On en mange moins qu’aux Etats-Unis, ce qui pourrait contribuer à expliquer pourquoi l’obésité chez nous n’est pas encore aussi catastrophique.

 

Toutefois, c’est un ennemi qu’il faut connaître, car nous sommes loin d’être protégés contre lui.

 

Comment on en est arrivé là

Traditionnellement, le seul édulcorant a été le miel, puis la canne à sucre après la découverte du Nou­veau-Monde.

 

Au début du XIXe siècle, les chimistes ont enfin réussi à extraire le sucre de la betterave sucrière.

 

A cette époque, les Européens ne mangeaient encore que 2,25 kilos de sucre et de miel par an, soit moins d’une cuillère à soupe par semaine.

 

Le développement de l’industrie de raffinage du sucre de bette­rave, qui fit la fortune des familles Béghin et Say au XIXe siècle, permit d’en faire baisser le prix, si bien qu’on mangeait [par année] 27 kilos de sucre en moyenne en 1900.

 

C’est alors que se multiplièrent, surprise, surprise!… les maladies cardiovasculaires!

 

Explosion des maladies cardiovasculaires

Jusque-là, les maladies cardiovasculaires étaient impliquées dans à peine une mort sur dix, si bien que les médecins y faisaient à peine atten­tion.

 

Le grand cardiologue Paul D. White pouvait déclarer en 1960 :

«Quand j’étais étudiant en médecine, jeune interne et résident des hôpi­taux, je n’entendais jamais parler de thrombose coronaire ou d’infarctus du myocarde bien que quelques exemples eussent été décrits par des anatomo-pathologistes (…). J’avais entendu parler de l’angine de poitrine comme d’un symptôme grave d’insuffisance coronaire et je savais bien qu’on pouvait en mourir subitement. Mais, à cette époque, on ne s’y attardait guère (…).»[1]

 

Mais tout change dans les années vingt :

«C’est au début des années vingt qu’on peut situer le “démarrage” de la mortalité par maladie cardio­vas­culaire. Son augmentation s’est effectuée de façon progressive, et déjà, dès 1930, avec comme seule exception la Norvège, elle se signale comme étant la première cause de décès. (…) Dans les années cinquante, elle représente au minimum 36,5% (mortalité masculine en Norvège) et au maximum 53,1% (mortalité féminine de la Nouvelle-Zélande) de l’ensemble des décès», explique l’historien W. Maffenini dans Mortalité par maladies cardiovasculaires dans les pays industrialisés[2].

 

Et pourtant, à cette époque, rares sont les personnes obèses et en surpoids. On ne trouve, même aux Etats-Unis, que 5% d’adolescents obèses et 13% d’adultes.[3]

 

Années septante : épidémie de surpoids et d’obésité

Mais ces chiffres vont tripler et même presque quadrupler à partir de 1970.

 

Que s’est-il passé?

 

La voiture, la télévision, la paresse, les frites, la graisse, les chips ont été mises en cause.

 

Plus récemment, la sédentarité, l’ordinateur, l’isolement ont été incriminés.

 

Mais il n’existe qu’un produit alimentaire qui a fait son apparition précisément au moment du démarrage de l’épidémie : le sirop de glucose.

 

Pourquoi le succès du sirop de glucose?

Pour l’industrie agroalimentaire, le sirop de glucose ne présente que des avantages par rapport au sucre.

 

Il est moins cher et plus sucré que le sucre de canne ou de betterave traditionnel.

 

Liquide, il se mélange facilement aux boissons.

 

En pâtisserie, il est omniprésent, car il empêche le sucre normal (saccharose) de cristalliser et permet de faire de magnifiques nougatines, glaçages, crèmes, caramels…

 

Ajouté aux produits de boulangerie, il donne une croûte dorée et une mie molle, ce qui explique que vous n’arri­vez jamais à faire des pains et des gâteaux aussi beaux à la maison que ceux du magasin…

 

Le pain de mie, les biscuits, les muffins et les madeleines in­dus­trielles en regorgent.

 

On en trouve abondamment dans le ketchup, les sauces industrielles, les soupes, les céréales [de petit-déjeuner], les boissons pour sportifs.

 

Les bonbons, caramels, barres chocolatées, glaces, fruits confits sont pour la plupart fabriqués à base de sirop de glucose.

 

Vous le trouvez sur les emballages sous le nom de «sirop de glucose», «sirop de glucose-fructose», «isoglu­cose» ou encore «isoglucosamine».

 

Chaque année, nous engloutissons, sans le savoir, des kilos de sirop de glucose, qui s’ajoutent à toutes les autres sources de sucre que nous mangeons par ailleurs, consciemment ou inconsciemment.

 

Effets sur la santé

Le sirop de glucose n’a aucune qualité nutritionnelle.

 

C’est, à 100%, ce qu’on appelle des calories vides, c’est-à-dire qu’il n’ap­­porte ni vitamines, ni minéraux, ni antioxydants, ni acides ami­nés, ni polyphénols, etc.

 

Il va, bien sûr, être immédiatement assimilé dans le sang, puisqu’il ne né­ces­site aucune digestion. Il fait monter la glycémie et accroît le risque d’obésité, d’hy­per­glycémie, d’hypertension, de mala­dies cardiovas­cu­laires.

 

Est-il nécessaire de le préciser? Il est mauvais pour les dents.

 

Comment éviter d’absorber du sirop de glucose?

Pour éviter d’absorber du sirop de glucose, écartez tous les «aliments ultra-transformés» (AUT), c’est-à-dire ces aliments vendus dans le com­merce dont vous ne pouvez pas reconnaître, à l’œil nu, les ingré­dients qui les composent.

 

Malheureusement, j’en suis conscient, cela représente la grande majo­ri­té des produits que les com­merces alimentaires mettent en avant. Et pour cause : ce sont les plus rentables. Faits à partir d’in­gré­dients bas de gamme, ils peuvent être vendus très chers par rapport à leur coût réel.

 

Ils font donc gagner plus d’argent au commerçant, au fabricant, et c’est pourquoi ce sont toujours eux qui sont valorisés dans les publicités, les rayons, les devantures… Ils ont les plus beaux emballages, les photos les plus appétissantes…

 

Les commerçants ne le font d’ailleurs pas consciemment pour nuire aux gens. Tout se passe natu­rellement : celui qui vend des produits à forte marge va mieux gagner sa vie, il aura plus de moyens pour arranger sa boutique. Sans y penser, il mettra automatiquement les produits qui se vendent le mieux, et qui lui rapportent le plus, à l’endroit où il est le plus facile pour les clients de les prendre…

 

Et c’est ainsi que, sans y penser non plus, et collectivement, nous nous rendons toujours plus… gros et malades.

 

Mais ce n’est pas une fatalité! La solution, vous la connaissez : choisir des aliments naturels, bruts, de qualité, biologiques, de saison, et les préparer soi-même. Ou même, si c’est possible, les cultiver dans son jardin!

 

A votre santé!

 

 

Jean-Marc Dupuis

Source : Site internet Santé Nature Innovation – 22.08.19

Mise en forme : APV

Date de parution sur www.apv.org : 28.10.19

 

[1] Paul D. White, «La maladie coronarienne aux Etats-Unis en 1959», in Acta Cardiologica : Supplementum, 1959, 8, pp 13-21.

[2] Espace Populations Sociétés, 1984, 3, pp 87-100.

[3] Site PNAS Fig. 1.

Article écrit par Santé Nature Innovation – Dupuis Jean-Marc

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