Analgésiques et compassion

«L'effet pervers du paracétamol» et «Analgésiques et sédatifs : risque d'homicide accru» - deux articles sur ce thème.
Projet de Dieu_Type

ANALGESIQUES ET COMPASSION

L’effet pervers du paracétamol

Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui;
I Corinthiens 12 : 26a

 

Cette dimension de compassion envers les frères et sœurs qui sont dans l’épreuve, tout disciple authentique de Jésus-Christ recherche activement à la vivre. Pourtant, vous arrive-t-il aussi de lutter contre une sorte d’indifférence, de résignation face à la souffrance d’autrui et aux si nombreuses injus­tices de ce monde?

 

Nécessité de crucifier sa chair? Indéniablement.

Excès de sollicitations, d’informations? Certainement aussi.

 

Cependant, la découverte récente de certaines informations m’a donné à réfléchir…

 

Une étude de l’Université d’Oxford[1] a démontré le lien entre para­cétamol (médicament destiné à atténuer la douleur) et diminution dras­tique de notre capacité à compatir aux souffrances d’au­trui.

 

Il ressort de ces importants travaux de recherche par observation IRM qu’éprouver soi-même de la douleur ou voir d’autres personnes la subir active les mêmes zones de notre cerveau. Le para­cétamol blo­quant la perception de notre propre peine, il inhibe par conséquent aussi notre capacité à éprouver de l’empathie envers ceux qui souffrent.

 

Imaginez un monde où plus personne n’aurait conscience du mal qu’il fait parce que sa capacité à ressentir la douleur d’autrui serait fortement diminuée, voire totalement neutralisée. Un monde où l’on ne verrait pas l’intérêt de demander pardon à quelqu’un qu’on a blessé, où les injustices les plus criantes ne nous atteindraient plus, où la détresse et les besoins de nos pairs nous laisseraient tota­lement indifférents… Or notre monde actuel ne ressemble-t-il pas malheureusement un peu à celui-là? Et cette apathie généralisée n’influence-t-elle pas l’Eglise, dans une certaine mesure?

 

J’ai ce souvenir pénible d’avoir voulu manifester de l’amour fraternel à une personne «emmaillotée dans une camisole chimique» et de ne pas avoir pu atteindre son cœur. C’était bien la personne que je connaissais, à ceci près qu’elle ne percevait pas ma compassion; celle-ci ne pouvait pas passer la barrière de son psychotrope. Lorsque j’annonce l’Evangile aux gens de ma génération, j’ai souvent cette même sensation qu’un blindage chimique entoure leur conscience, les rendant indifférents et/ou euphoriques… Sous drogue, personne n’éprouve de conviction de péché.

 

Pourtant, me direz-vous, tout le monde ne se drogue pas… Tout le monde n’a pas recours à des antidouleurs ou à des antidépresseurs.

 

Depuis un siècle et demi, les médicaments analgésiques sont fabriqués en quantités industrielles. En 2013[2], le paracétamol et l’ibuprofène étaient les deux substances les plus vendues dans les villes fran­­çaises. Le paracétamol[3] est LE médicament (en Suisse, principalement le Dafalgan® ou le Panadol®) qu’on prescrit aux enfants et aux femmes enceintes parce qu’il est réputé «sans danger». Cela est faux. En dehors des effets signalés dans cet article, il peut entraîner des conséquences très graves pour le foie.

 

Nous avons une certaine idée du taux d’hormones alarmant que contient notre eau, en raison no­tamment des nombreux traitements contraceptifs utilisés. Mais réalisons-nous quelle doit être sa teneur en substances chimiques telles que les analgésiques (paracétamol, ibuprofène), les opiacés (morphine) et les anti-inflammatoires non-stéroïdiens? Tous ces médicaments visent à supprimer la sensation de douleur. Malheu­reusement, ils suppriment aussi la perception de la douleur des autres.

 

Nous subissons tous l’influence de ces substances chimiques, soit par leur présence dans notre eau et notre alimentation, soit par la consommation directe que nous en faisons. Recourons-y donc le moins possible, étant conscients qu’elles peuvent :

  • affecter notre niveau de compassion pour les frères et sœurs et pour ceux qui se perdent;
  • inhiber notre capacité à résister au péché et à nous mobiliser contre l’injustice.

 

C’est sans doute pour cela que le Seigneur nous répète vingt-deux fois dans le Nouveau Testament : «veillez»[4].

 

A notre époque, la religion n’est probablement pas le principal opium du peuple[5]…  

 

 

Natacha Niklaus

24.04.18

Sources indiquées en notes

 

 

Analgésiques et sédatifs : risque d’homicide accru

Avec septante millions d’Américains recensés prenant des médicaments psychotropes et le nombre de fusillades aux Etats-Unis qui a fortement augmenté ces dernières années, les spéculations vont bon train, depuis un certain temps, pour avancer que certaines classes de médicaments sur ordonnance pourraient être une cause potentielle de comportement meurtrier. On a prêté plus d’attention à cette hypothèse-choc lorsqu’on a découvert que le copilote responsable du crash volontaire du vol 9525 de Germanwings dans les Alpes avait pris des antidépresseurs. Désormais, pour la première fois, une étude publiée dans le journal World Psychiatry a montré que les analgésiques et les sédatifs sont en lien avec un risque sensiblement accru de commettre un homicide.

 

Des chercheurs finlandais ont consulté le registre national des drogues et analysé les données de neuf-cent-cinquante-neuf personnes âgées de 13 à 88 ans, toutes reconnues coupables d’homicide entre 2003 et 2011. Les rapports de police ont également été étudiés afin d’établir si les criminels étaient considérés comme ivres ou sous l’influence de narcotiques illicites au moment où ils avaient commis leurs meurtres. Dans un groupe témoin, les chercheurs ont comparé chaque personne qui avait commis un homicide avec dix autres qui n’en avaient pas perpétré (de même âge et même sexe, et vivant dans la même ville).

 

A la grande surprise des chercheurs, le principal facteur de risque s’est avéré être la prise d’analgé­siques anti-inflam­­matoires cou­rants tels que le paracétamol (acétami­no­phène) et l’ibu­profène, qui augmentaient la pro­ba­bilité de commettre un meurtre de plus de 200%. De même, les antidouleurs opiacés renforçaient le risque de 92%, les sédatifs à base de benzodiazépine de 45% et les antidépresseurs de 31%. De façon notable, alors que 79% des homicides impliquaient la consommation d’alcool, la relation entre le risque d’homicide et les différentes catégories de produits phar­ma­ceutiques demeurait statisti­quement significatif.

 

Comme cette étude nous le rappelle donc, il n’y a pas de «médicaments sûrs». Si vous en doutez, considérez le fait qu’une récente évaluation scientifique a examiné les risques de prendre du paracétamol à long terme pour la santé; elle en a conclu que le danger en est sous-estimé, même par les médecins. Contrairement à l’impression générale véhiculée par l’industrie pharmaceutique et ses parties prenantes que le paracétamol est un médicament universel sûr, l’étude montrait que son utilisation à long terme augmente le risque d’infarctus, d’attaques, de tension artérielle élevée, d’insuffisance rénale, de saignements gastro-intestinaux et de mort précoce.

 

Mais en fin de compte, les analgésiques représentant le troi­sième chiffre d’affaires brut le plus élevé de la catégorie, avec presque soixante milliards de dollars par an, la réalité est que l’industrie pharmaceutique se fiche des dégâts causés par ses produits toxiques. Motivée par les profits qu’elle doit réaliser pour ses actionnaires, l’amélioration de la santé hu­maine n’est pas son élément moteur. Artificiellement créée et stratégiquement développée au cours d’un siècle entier par les mêmes groupes d’investissements qui contrôlent les indus­tries chimiques et pétrochimiques mondiales, le billion de dollars de ventes que fait l’industrie phar­ma­­ceutique chaque année provient du dépôt de brevets des nouveaux médicaments. Ces brevets permettent essentiellement à l’industrie pharmaceutique de définir arbitrairement les bénéfices sur ses produits.

 

Les mass-médias mondiaux tirant aujourd’hui une part significative de leur revenu de la publicité pour des médicaments, il serait évidemment naïf de s’attendre à voir les grands titres des bulletins d’information afficher toute la vérité sans fard sur l’industrie pharmaceutique. Au lieu de cela, pour ce qui est du récent lien établi entre médicaments et homicide, nous pressentons que beaucoup de médias l’ignoreront pour l’essentiel ou, s’ils le relatent, l’accompagneront d’avertissements rassurants tels que «des recherches complémentaires sont nécessaires». Ainsi, de façon tragique, jusqu’à ce que le frauduleux «commerce de la maladie» cesse enfin, beaucoup de vies seront encore détruites et d’innombrables innocents continueront à mourir.

 

 

Source : Site internet Dr Rath Health Foundation – 11.06.15

Titre original : Painkillers and sedatives associated
with increased risk of committing homicide

Traduction et mise en forme : APV

Date de parution sur www.apv.org : 30.04.18

 

 

[1] Revue Social Cognitive and Affective Neuroscience – 05.05.2016

[2] Analyse des ventes de médicaments en France en 2013, ANSM – 06.2014

[3] Liste des principaux médicaments contenant du paracétamol disponibles en Suisse – Ligue suisse contre le rhumatisme.

[4] Strong n° 1127 : 1. Veiller – 2. Porter une attention stricte, active. – 2a. Faire attention à l’indolence envers les calamités destructrices qui peuvent survenir soudainement. Bible Online.

[5] Selon Karl Marx : «La religion (…). C’est l’opium du peuple.» in Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel, 1843.

 

Article écrit par Collectif

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